Le pneumologue Michel Aubier, qui minimisait les dangers du diesel en omettant de préciser qu'il était rémunéré par Total, va être jugé au tribunal correctionnel.
L'affaire remonte à 2015. Les parlementaires avaient décidé de se pencher sur la pollution atmosphérique, et constitué une commission d'enquête pour connaître, entre autres, l’impact financier des pathologies attribuables à la mauvaise qualité de l’air. Le 16 avril 2015, la commission entend Michel Aubier, alors chef du service de pneumologie de l’hôpital Bichat (AP-HP), et spécialiste reconnu. Il prête serment, assurant qu’il n’a "aucun lien avec des acteurs économiques" ayant un éventuel rapport avec la pollution de l’air. C’est ce qui lui est aujourd’hui reproché. Libération et Le Canard enchaîné révéleront en mars 2016 que le pneumologue est en fait employé depuis une dizaine d’années par Total qui lui verse entre 55 000 et 60 000 euros par an, en tant que médecin-conseil des cadres du groupe. Il détient en outre des actions de l’énergéticien et participe régulièrement au conseil d’administration de sa Fondation. Dans leur rapport rendu public le 15 juillet 2015, les sénateurs ont finalement évalué le "coût de l’inaction" dans la lutte contre la pollution de l’air à 101,3 milliards d’euros par an – en comptant le coût des effets sanitaires, mais aussi celui des impacts sur l’agriculture ou le bâti. De son côté, Michel Aubier avançait que les dépenses liées aux pathologies respiratoires ne s’élevaient qu’entre 2,4 millions et 4,85 millions d’euros par an pour l’AP-HP. C’est la première fois depuis 1958 que le Sénat saisit la justice pour une affaire de faux témoignage débouchant sur des poursuites pénales. Le professeur Michel Aubier est cité à comparaître pour "parjure devant le Sénat" par le tribunal correctionnel de Paris. L’audience doit avoir lieu le 14 juin. [Avec Lemonde.fr]
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