Le confinement et les mesures barrières associés à la crise sanitaire ont entrainé une chute majeure, de 75%, des contaminations par le méningocoque, au cours des années 2020 et 2021. Cependant, la période post-Covid a été marquée par une forte recrudescence, au cours de l’automne 2022, qui s’est ensuite prolongée. Et, à l’automne 2023, le nombre de cas de méningites à méningocoques apparait supérieur à celui de la période pré-Covid : 421 cas entre janvier et septembre 2023, contre 298 entre janvier et septembre 2019, soit une augmentation de 36%. Deux hypothèses principales expliqueraient cette évolution : une baisse de l’immunité générale suite à la diminution de la circulation des souches, mais aussi une baisse de la vaccination, qui a chuté de 20 % pour la vaccination contre le méningocoque C lors du premier confinement par exemple. Il y a aussi eu une modification des souches bactériennes. Les méningocoques des groupes W et Y sont apparus beaucoup plus nombreux que les autres après la pandémie. Avec, comme corollaire, une modification des classes d’âge concernées. Ainsi, « les plus touchés par cette nouvelle vague de méningites sont les jeunes de 16 à 24 ans » précise Ala-Eddine Deghmane (Institut Pasteur), co-auteur principal de l’étude. Problème : cette recrudescence de la méningite pourrait bien s’amplifier dans les mois à venir avec l’épidémie de grippe saisonnière et les grands rassemblements, prévient l’Institut Pasteur. En outre, le contexte vaccinal n’est pas favorable : seule la vaccination contre le méningocoque C est obligatoire ; celle contre le B est simplement recommandée chez les nourrissons ; et il n’existe pas encore de recommandations en population générale contre les groupes Y et W. « Si le vaccin tétravalent ciblant les méningocoques de groupes A, C, Y et W était recommandé auprès des adolescents, cela permettrait de les protéger directement mais aussi de protéger indirectement les autres catégories de la population », souligne Ala-Eddine Deghmane. Les adolescents sont en effet les premiers porteurs sains du méningocoque.
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