Afin de répondre à ces questions, une équipe australienne a analysé si la supplémentation de sujets vivant en Australie avec des doses mensuelles de 60 000 UI de vitamine D et suivis au moins 5 ans modifiait les taux de fracture. Il s’agissait d’une étude de population, en double insu, randomisée versus placebo, où l’on analysait si l’administration de vitamine D orale à la dose de 60 000 UI par mois, jusqu’à 5 années, chez des adultes âgés de 60 à 84 ans et vivant en Australie, avait des effets sur l’incidence des fractures en comparaison du placebo. L’évaluation des fractures a été faite à partir de bases de données administratives. 21 315 participants ont reçu soit la vitamine D, soit du placebo. Entre février 2014 et juin 2015, 21 315 participants ont été recrutés pour lesquels une analyse a pu être faite sur 20 326 participants : 10 154 recevaient de la vitamine D (soit 50 %) et 10 172 du placebo (soit 50 %). 9 295 des 20 326 participants (soit 45.7 %) étaient des femmes et l’âge moyen était de 69.3 ± 5.5 ans. Sur un suivi médian de 5.1 années, 568 participants (soit 5.6 %) du groupe vitamine D et 603 (soit 5.9 %) du groupe placebo ont eu au moins une fracture. Il n’y avait pas d’effet sur le risque fracturaire global (hazard ratio = 0.94 ; IC 95 % = 0.84 – 1.06) et l’interaction entre le groupe de randomisation et le temps n’était pas significative. Toutefois le hazard ratio pour les fractures quelles qu’elles soient, semblait diminuer avec l’augmentation du suivi. Les hazards ratios étaient, pour les fractures non vertébrales de 0.96 (0.85 – 1.08), pour les fractures ostéoporotiques majeures de 1 (0.85 – 1.18) et pour les fractures de hanche de 1.11 (0.86 – 1.45). Ces données laissent donc penser que des doses bolus de vitamine D administrées chaque mois n’augmentent pas le risque de fracture. Une supplémentation à plus long terme pourrait réduire l’incidence des fractures mais des données complémentaires sont nécessaires pour vérifier ces effets.
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