La HAS a été saisie par la Direction générale de la santé (DGS) afin d'évaluer la pertinence de différentes mesures dans l'objectif d'accélérer la campagne de rappel et de protéger au mieux les personnes susceptibles de développer une forme sévère de la maladie. Elle s'est penchée sur la question d'une réduction de l'espacement entre le schéma initial et la dose de rappel et sur l'administration d'une dose de rappel chez les adolescents âgés de 12 à 17 ans primo-vaccinés.
La Haute Autorité de santé recommande donc que l'administration d'une dose de rappel puisse désormais être réalisée à partir de 3 mois après la primo-vaccination. Elle considère que le contexte épidémique actuel préoccupant justifie une accélération de la campagne vaccinale en raccourcissant le délai de rappel et en augmentant le niveau de protection de la population. L'objectif est de limiter au maximum le nombre de nouveaux cas d'infection et de formes graves, mais aussi d'éviter la saturation des établissements de santé.
Alors que l'expansion très rapide du variant Omicron sur le territoire national semble échapper partiellement aux vaccins, la HAS justifie cette recommandation par le fait que, selon les dernières études publiées, les vaccins sont efficaces à 80% pendant un à deux mois contre les formes symptomatiques non graves du variant Omicron, mais perdent plus rapidement leur efficacité qu'avec les variants précédents : 34% à 4 mois après une primo-vaccination avec le vaccin de Pfizer. Ces mêmes données montrent une remontée de l'efficacité vaccinale à 75% deux semaines après une dose de rappel.
Selon la HAS, l'administration d'une dose de rappel à trois mois permettrait...
de réduire de 15% la mortalité associée au Covid-19 liée au variant Omicron. Elle a en outre pris en compte les travaux de modélisation conduits par l'Institut Pasteur. Dans ces travaux, l'accélération de l'administration des doses de rappel (1,2 million par jour vs 800 000) pourrait réduire la taille du pic d'hospitalisations de 9 à 17%.
Les résultats de deux études confirment "une bonne tolérance" de la dose de rappel, y compris lorsqu'elle est administrée dès 3 mois après la primo-vaccination, souligne la HAS.
Dans son avis, la Haute autorité de santé recommande dès à présent l'administration d'une dose de rappel chez les 12-17 ans souffrant d'immunodéficience ou d'une comorbidité à risque de forme grave, selon les mêmes modalités que les adultes.
Elle se prononcera ultérieurement sur l'administration de ce rappel à l'ensemble des adolescents, dans l'attente des résultats d'un essai clinique mené par Pfizer pour évaluer l'efficacité et la tolérance de cette dose de rappel chez les adolescents.
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