Variant Delta : une seule dose de vaccin Pfizer ou AstraZeneca est inefficace

09/07/2021 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Alors que le ministre de la Santé a confirmé la progression inexorable du variant Delta en France -comme dans le monde- qui pourrait devenir majoritaire dès ce week-end, l’Institut Pasteur vient de publier une nouvelle étude dans laquelle il analyse l’efficacité de la réaction immunitaire humorale naturelle et vaccinale face à ce variant. Il en ressort un maintien de l’efficacité malgré une baisse du taux d’anticorps, et la nécessité d’avoir les 2 doses vaccinales.

Ainsi, les chercheurs de l’Institut Pasteur en collaboration avec l’Hôpital européen Georges Pompidou (AP-HP), le CHR d’Orléans et le CHU de Strasbourg ont étudié la sensibilité du variant Delta aux anticorps, par rapport aux souches circulant en France (variants dits anglais ou alpha, et sud-africain ou Beta). "Nous montrons que ce variant à propagation plus rapide, a acquis une résistance partielle aux anticorps", affirme Olivier Schwartz, co-principal auteur de l’étude et responsable de l’unité Virus et immunité (Institut Pasteur/CNRS). Ainsi, lorsque que la souche Delta du Sars-Cov-2 était mise en contact avec les sérums de patients ayant eu un Covid-19 et recueillis jusqu'à 12 mois après les symptômes, les anticorps produits restaient neutralisants. Et il en était de même avec les anticorps d’origine vaccinale, lorsque les personnes avaient reçu les deux doses du vaccin Pfizer ou du vaccin AstraZeneca. Cependant, le taux d’anticorps était fortement diminué, de l’ordre de trois à six fois moins que lorsqu’il s’agissait du variant Alpha. En outre, lorsque les serums provenaient de personnes n’ayant reçu qu’une seule dose de vaccin Pfizer ou AstraZeneca, les anticorps produits étaient "peu ou pas du tout efficaces contre le Delta", souligne le scientifique, ainsi que contre le variant Beta. Les chercheurs ont également montré que le bamlanivimab, un anticorps thérapeutique utilisé pour prévenir les forme graves de la maladie, perd son activité anti-virale contre cette souche ; contrairement à l’etesevimab, au casirivimab, et à l’imdevimab, qui restent actifs. Les chercheurs concluent que "que les mutations présentes dans la Spike du variant Delta modifient potentiellement la liaison du virus à son récepteur et permettent d'échapper partiellement à la réponse du système immunitaire".

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