Risque coronaire : le score calcique affine l’évaluation

29/04/2021 Par Corinne Tutin
Cardio-vasculaire HTA Dermatologie
En 2020, la Société francophone de diabétologie (SFD) et la Société française de cardiologie (SFC) ont proposé de reclasser, selon le score calcique au scanner, le risque coronaire des patients diabétiques à haut risque*. Cette stratégie a démontré son efficacité.

  La nouvelle position de la SFD et de la SFC est de classer a priori les patients diabétiques de 35 à 75 ans comme ayant un très haut risque coronaire, un haut risque coronaire ou un risque coronaire modéré au vu de leurs antécédents cardiovasculaires, du taux de LDL cholestérol, de l’état de la fonction rénale, des anomalies ECG ou échographiques, de l’existence ou non d’un athérome périphérique ou d’une atteinte d’organe (rétinopathie…), de la durée du diabète, du niveau d’activité physique, des facteurs de risque associés (HbA1c, tabac..)… Puis, dans un second temps, de réévaluer le risque en prenant en compte le score calcique coronaire chez les patients considérés initialement comme à haut risque (mais non chez ceux à très haut risque ou à risque modéré qui ne nécessitent pas d’exploration cardiologique supplémentaire). Selon l’âge, et la valeur du score calcique, les patients initialement à haut risque sont alors classés comme à risque modéré (par exemple, score calcique de moins de 11 avant 50 ans), comme à haut risque (score compris entre 11 et 100 avant 50 ans) ou comme à très haut risque (score de 101 et plus avant 50 ans).  Ce qui conduit à adapter les cibles de LDL cholestérol et le traitement, et en cas de très haut risque (mais seulement alors dans ce cas) à dépister l’ischémie myocardique silencieuse par scintigraphie.

Une étude prospective, entreprise chez 377 patients de 35 à 75 ans diabétiques asymptomatiques, suivis à l’hôpital Jean Verdier de Bondy, classés initialement comme à haut ou très haut risque coronaire a validé cette stratégie diagnostique, et confirmé que la prise en compte du score calcique a un impact important sur la reclassification. En effet, a indiqué le Dr Narimane Berkane (Bondy, 93), lors du congrès digital de la Société francophone du diabète organisé du 23 au 26 mars, seulement 16 % des 242 patients initialement jugés à haut risque le sont restés tandis que 66 % ont basculé dans la catégorie à risque modéré et 18 % dans celle à très haut risque. Cinq sténoses coronaires de plus, toutes revascularisées, ont été détectées après prise en compte du score calcique tout en réduisant de 52 % le nombre de scintigraphies de stress.     

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Michel Lemariey-Barraud

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