Forme légère de Covid : la HAS précise les signes qui doivent alerter
L’infection Covid-19 est caractérisée, sur le plan clinique, par la variabilité de sa symptomatologie, et son évolution en plusieurs phases. Ainsi, même lorsque les symptômes apparaissent légers au début, la maladie peut entrainer une détérioration rapide de l’état de santé, qui intervient souvent dans les 6 à 12 jours après son apparition. Ainsi, même si l’âge reste le principal facteur de forme sévère de l’infection à Sars-CoV-2, de nombreuses observations décrivent les cas de personnes jeunes et sans facteurs de risque a priori, qui ont dû être hospitalisées voire admises en réanimation suite à une dégradation rapide de leur état initialement sans signe inquiétant. La place du médecin généraliste dans le repérage des premiers signes d’évolution péjorative est alors centrale pour prévenir ces risques et optimiser la prise en charge. C’est pourquoi, et au vu des dernière données sur le sujet, la Haute Autorité de Santé (HAS) vient de publier de nouvelles recommandations, sous forme de Réponses rapides, à destination des professionnels de santé qui prennent en charge les patients en ambulatoire : médecins, pharmaciens d’officine, biologistes médicaux, etc. « L’objectif est de leur donner les outils et les connaissances nécessaires pour prévenir la survenue brutale d’une détresse respiratoire et éviter une hospitalisation en urgence » explique la HAS. Cette fiche est complémentaire de la fiche Réponses rapides dans le cadre de la Covid-19 : Prise en charge de premier recours des patients suspectés de Covid-19.
La HAS souligne tout d’abord l’importance de l’information du patient, qui pourra, le cas échéant repérer des signes inquiétants. Il doit donc, à côté des mesures d’isolement qu’il doit respecter, être prévenu que, même s’il a peu de symptômes, son état peut s’aggraver, en particulier entre le 6e et le 12e jour suivant l’apparition des symptômes. Il doit savoir quand appeler le Samu : en cas douleur thoracique, de « lèvres bleues » ou encore de perte de connaissance. Cette information doit être délivrée par le professionnel qui rend le résultat positif, quel que soit le lieu de prélèvement et la nature du test utilisé.
Une consultation chez un médecin généraliste est indispensable, en présentiel ou, à défaut, via une téléconsultation. Cette consultation permet de faire...
le bilan de l’état de santé du patient, et ainsi de repérer d’éventuels facteurs de risque de faire une forme sévère de la maladie. La surveillance et éventuellement une prise en charge seront alors adaptées au profil du patient. Une mesure de la saturation en oxygène au doigt sera effectuée au cours de cette consultation initiale. Si celle-ci est normale (c’est-à-dire supérieure à 96%), on effectuera une autre mesure à l’effort, après 40 pas dans la pièce par exemple. Oxymétrie de pouls pour tous les plus de 65 ans Si l’examen ne rapporte aucun symptôme respiratoire et que le patient n’a pas de facteur de risque de forme sévère, aucune surveillance renforcée n’est nécessaire à l’issue de cette consultation. En revanche, en cas de facteurs de risques, le suivi doit être régulier, en particulier entre J6 et J12. Dans ce cadre, un oxymètre de pouls pourra être prescrit. Ce sera le cas par exemple pour les patients de plus de 65 ans, ou ayant d’autres facteurs de risque de forme grave de la Covid-19 ou ayant des signes respiratoires.
La HAS décrit les caractéristiques de l’oxymètre de pouls à utiliser (marquage CE) et les conditions d’utilisation de ce dispositif médical. Concrètement, une mesure de la saturation en oxygène sera réalisée au moins 3 fois par 24 heures par le patient ou par un infirmier, après un repos d’au moins 5 min. Le patient doit être en position verticale, et ne doit pas avoir de vernis sur l’ongle.
Les signes devant conduire à un appel au Samu sont : une saturation en oxygène inférieure à 95%, un essoufflement, des sueurs ou encore un malaise.
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