Afin ralentir au mieux cette évolution glycémique, il est indispensable de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à cette détérioration du contrôle glycémique. L’étude IMI DIRECT (Innovative Medicines Initiative Diabetes Research on Patient Stratification) est une étude multicentrique britannique au cours de laquelle 732 patients dont le diagnostic de diabète de type 2 avait été fait de manière récente, ont été phénotypés de manière extensive sur 3 années avec des mesures répétées de la sensibilité à l’insuline, de la sensibilité au glucose de la cellule β et de la clairance de l’insuline à l’occasion de repas tests, mesures couplées à des dosages des enzymes hépatiques, à des profils lipidiques et à une évaluation de la répartition des graisses en IRM. Une progression plus rapide de l’hémoglobine A1c est associée de manière indépendante à une détérioration plus rapide de 3 facteurs combinés : détérioration de la sensibilité à l’insuline et de la sensibilité au glucose de la cellule β et augmentation de la clairance de l’insuline. Le pourcentage de graisse viscérale ou hépatique, le HDL cholestérol et les triglycérides ont également un rôle indépendant mais plus accessoire. Un sous-groupe de patients dont le taux de progression était nettement supérieur (les progresseurs rapides) est clairement identifiable si l’on ne prend en compte que ces 3 variables (capacité de discrimination à partir de la courbe ROC = 0.94). Il suffit qu’un élément parmi les trois que sont la sensibilité à l’insuline, la sensibilité de la cellule β au glucose ou la clairance de l’insuline soit relativement stable pour que la proportion des progresseurs rapides diminue, passant de 56 % à 8-10 % (odds ratio = 0.07 – 0.09). Le score du risque polygénique du diabète de type 2 et les caractéristiques de la graisse pancréatique, du GLP1, du glucagon, du régime et de l’activité physique, au début de l’étude, n’ont pas de rôle indépendant. En conclusion, la détérioration de la sensibilité à l’insuline et de la fonction β cellulaire ainsi que l’augmentation de la clairance de l’insuline, l’augmentation de la graisse viscérale ou hépatique et une aggravation du profil lipidique sont des facteurs cruciaux médiant la détérioration glycémique chez les patients diabétiques de type 2 dans la phase initiale de la maladie. Il suffirait peut-être de stabiliser un seul élément, qu’il s’agisse de la sensibilité à l’insuline, de la fonction β cellulaire ou de la clairance de l’insuline, pour prévenir la détérioration de l’équilibre glycémique
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