Les patients diabétiques ont malheureusement jusqu’à 3 fois plus de risques d’avoir une forme grave ou de décéder de la COVID-19. L’âge, une obésité ou d’autres comorbidités souvent associées au diabète sont également des facteurs d’augmentation du risque. D’autres études se sont intéressées à certaines questions spécifiques. Par exemple, les patients diabétiques de type 1 sont-ils aussi vulnérables que les diabétiques de type 2 ? D’après une enquête préliminaire menée aux Etats-Unis, les diabétiques de type 1 qui développent une affection à COVID-19 présentent souvent une décompensation métabolique grave sans qu’on sache néanmoins si le pronostic à long terme est moins bon. A l’inverse, une équipe belge n’a pas trouvé d’augmentation du risque d’admission hospitalière pour COVID-19 chez les diabétiques de type 1 et une étude de Boston n’a pas montré de différence pour ce qui concerne les caractéristiques cliniques des adultes diabétiques de type 1 hospitalisés pour COVID-19 en comparaison de ceux qui sont hospitalisés pour d’autres raisons. Tout ceci suggère finalement que le risque de COVID-19 chez les diabétiques de type 1 ne semble pas aussi important qu’il l’est pour les diabétiques de type 2. Les articles de ce numéro suggèrent aussi que les soins apportés aux pieds des diabétiques ont été très perturbés au cours du confinement avec une augmentation du risque d’amputation. Enfin, plusieurs articles ont exploré les liens physiologiques entre le diabète et la COVID-19. Une comparaison des bases de données nationales aux Etats-Unis montre que les personnes chez qui un diagnostic d’infection COVID-19 a été fait, dont beaucoup qui ne nécessitaient pas d’hospitalisation, avaient une probabilité supérieure d’avoir un diabète ou une pathologie pulmonaire chronique en comparaison des adultes de la population générale mais en revanche une prévalence inférieure de pathologie cardiovasculaire ou rénale. Ceci suggère que ces complications du diabète ne modifient pas directement le risque d’infection au SARS-CoV2. Les facteurs sociaux et économiques jouent, on le sait, un rôle important dans la sévérité de la maladie. Plus que l’obésité, il semble que c’est l’accumulation de graisse viscérale qui soit un meilleur prédicteur du risque. Quant au risque de l’hyperglycémie elle-même sur la progression vers des formes plus sévères de COVID-19, il ne semble pas que la gravité de l’hyperglycémie au moment du diagnostic soit associée à la mortalité. En revanche le fait de contrôler l’hyperglycémie au moment de l’hospitalisation pourrait réduire la progression vers des formes plus sévères ou le décès, même chez les sujets qui ne sont pas connus comme diabétiques auparavant. C’est peut-être l’effet de l’insuline sur les cytokines inflammatoires. Restera à savoir si un contrôle strict de la glycémie (d’autant plus difficile que les patients sont maintenant traités de manière systématique par les corticoïdes) améliore le pronostic.
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