L’étude de modélisation portant sur 85 pays et dont les résultats sont publiés dans le BMJ avait comme objectif d’analyser les implications sanitaires et environnementales de l'adoption de DAN au niveau national et par rapport aux objectifs mondiaux en matière de santé et d'environnement. Les auteurs ont pour cela utilisé une évaluation comparative des risques de décès par maladies chroniques et un ensemble d'empreintes environnementales spécifiques au pays pour les émissions de gaz à effet de serre, l'utilisation d'eau douce, l'utilisation des terres cultivées et l'application d'engrais. Par comparaison, les impacts de l'adoption des recommandations alimentaires mondiales de l'Organisation mondiale de la santé et de la Commission EAT-Lancet sur les régimes alimentaires sains des systèmes alimentaires durables ont également été analysés. L'adoption de DAN a été associée à des réductions de la mortalité prématurée de 15% en moyenne (intervalle d'incertitude à 95% = 13% à 16%) et à des changements mixtes de la demande de ressources environnementales, y compris une réduction des émissions de gaz à effet de serre, de 13% en moyenne (fourchette régionale -34% à 35%). Lorsqu'elles ont été universellement adoptées à l'échelle mondiale, la plupart des DAN (83 soit 98%) n'étaient pas compatibles avec au moins un des objectifs mondiaux en matière de santé et d'environnement. Environ un tiers des DAN (29, 34%) étaient incompatibles avec l'agenda sur les maladies non transmissibles et la plupart (57 à 74, 67% à 87%) étaient incompatibles avec l'Accord de Paris sur le climat et d'autres objectifs environnementaux. En comparaison, l'adoption des recommandations de l'OMS était associée à des changements sanitaires et environnementaux similaires, tandis que l'adoption des recommandations EAT-Lancet était associée à une réduction de 34% plus importante de la mortalité prématurée, à des réductions plus de trois fois plus importantes des émissions de gaz à effet de serre et à la réalisation générale des objectifs mondiaux en matière de santé et d'environnement. Par exemple, les DAN du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de la Chine étaient incompatibles avec les objectifs en matière de changement climatique, d'utilisation des terres, d'eau douce et d'azote. L'adoption dans ces pays de lignes directrices conformes à la recommandation EAT-Lancet pourrait faire passer le nombre de décès évités de 78 000 (74 000 à 81 000) à 104 000 (96 000 à 112 000) au Royaume-Uni, de 480 000 (445 000 à 516 000) à 585 000 (523 000 à 646 000) aux États-Unis, et de 1 149 000 (1 095 000 à 1 204 000) à 1 802 000 (1 664 000 à 1 941 000) en Chine. Cette analyse suggère que les directives nationales pourraient être à la fois plus saines et plus durables. Donner des conseils plus clairs sur la limitation, dans la plupart des contextes, de la consommation d'aliments d'origine animale, en particulier de bœuf, et de produits laitiers, est ce qui devrait accroître la durabilité environnementale. L’accroissement de la consommation de céréales entières, de fruits et légumes, de noix, de graines et de légumineuses, ainsi que la réduction de la consommation de viande rouge et transformée, et l'importance d'un apport énergétique et d’un poids équilibrés ont des avantages supplémentaires sur la santé. Enfin, si certaines DAN sont associées à des réductions de l’impact environnemental au niveau national, les changements sont généralement modérés et la plupart des DAN ne sont pas compatibles avec un ensemble d'objectifs environnementaux mondiaux liés au changement climatique et à l'utilisation des ressources environnementales.
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