Les séquelles de la phase aiguë sont avant tout respiratoires L’orage cytokinique décrit à la phase aiguë est désormais bien connu, il est redoutable dans la mesure où ces cytokines pro-inflammatoires, même dans les formes de la maladie jugées peu graves, peuvent provoquer une fibrose pulmonaire interstitielle caractérisée par un déclin progressif de la fonction respiratoire et une sensibilité accrue aux infections respiratoires. L’Académie rappelle que même un faible degré de fibrose résiduelle peut accroître la mortalité chez les personnes âgées. Les atteintes cardiaques sont également fréquentes chez les patients les plus graves. Une myocardite inflammatoire avec élévation de la troponine et du BNP peut conduire à une insuffisance ventriculaire gauche. Et une insuffisance ventriculaire droite peut également survenir, conséquence de l’hypertension artérielle pulmonaire, elle-même provoquée par la fibrose interstitielle. Insuffisance cardiaque, nécrose myocardique, troubles du rythme peuvent persister après la phase aiguë, nécessitant une prise en charge adaptée. L’atteinte rénale est également fréquente à la phase aiguë chez les malades les plus graves, celle-ci est le plus souvent réversible. Cependant, une nécrose des cellules épithéliales tubulaires directement imputable au virus a pu être observée, plus ou moins réversible et pouvant donc évoluer vers une insuffisance rénale chronique. Enfin, pour clore ce sombre cortège de complications aiguës potentiellement graves, il est signalé des atteintes cérébrales comme l’encéphalomyélite aiguë disséminée ou des atteintes du tronc cérébral pouvant aggraver les troubles respiratoires. Les séquelles psychiques au premier plan Après la phase aiguë, le plus souvent de courte durée et d’évolution spontanément favorable, certains patients se plaignent d’un sentiment de malaise général, de douleurs musculaires et articulaires, avec un sentiment de grande fatigue au moindre effort physique ou intellectuel. L’examen clinique est négatif, hormis la perte de poids traduisant une dénutrition. Généralement transitoire, cette « patraquerie » peut durer. Sa prise en charge se limite à la prescription de paracétamol mais avec un soutien psychologique fort et le recours éventuel à une diététicienne pour corriger une dénutrition. Mais ce sont les séquelles psychiques qui restent les plus importantes, tant chez les patients passés en réanimation, avec recours à une ventilation assistée avec sédation profonde, que chez les personnels soignants soumis à un stress important durant toute cette période épidémique. Fatigue, anxiété et insomnie peuvent perdurer chez toutes ces personnes et nécessiter une prise en charge spécifique. Nombreuses sont également les victimes du confinement, en particulier les enfants et jeunes adultes handicapés ayant quitté leur institution d’accueil, les enfants privés d’école et de contacts avec leurs camarades, les étudiants ayant dû interrompre leurs études.
Au terme de cette description, l’Académie émet un certain nombre de recommandations :
- La reprise d’une activité physique régulière au plus tôt, notamment la marche,
- La surveillance des organes cibles de la Covid-19, en particulier les poumons, le cœur, les reins et le cerveau,
- L’amélioration des conditions de travail dans les hôpitaux avec des efforts ciblés sur la lutte contre le burn-out,
- L’aide aux parents d’enfants handicapés qui, en cas de nouveau confinement, auraient à remplacer les institutions d’accueil.
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