La HAS et l'Ordre appellent à reprendre d’urgence les vaccinations des plus fragiles

17/06/2020 Par Marielle Ammouche
Santé publique
Selon les dernières données de l’étude EPI-Phare de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), et de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), 44.000 nourrissons âgés de 3 à 18 mois n’auraient pas reçu de vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, les méningites à Haemophilus influenzae de type b et l’hépatite B, depuis le début de la crise sanitaire. Et ce serait aussi le cas de 90.000 personnes pour les vaccins anti-HPV, 123.000 pour le ROR et 450.000 pour les vaccins antitétaniques destinés aux rappels des enfants, adolescents et adultes.

  Globalement, l’effondrement des vaccins est estimé, à la date du 17 mai, entre -35% à -71% par rapport à ce qui était attendu. Et les auteurs de l’étude n’observent pas de reprise des vaccinations lors de la première semaine de déconfinement. Au contraire, la baisse se poursuit avec cette semaine-là. Pourtant, pendant la crise, seules les vaccinations au-delà de deux ans pouvaient être différées et la HAS avait recommandé, dès de 1er avril, de maintenir l’ensemble des vaccinations obligatoires des nourrissons (à 2, 4, 5, 11, 12 et 16-18 mois) malgré le confinement. Mais la peur de la contamination dans les cabinets médicaux, associée parfois à de fausses idées sur les vaccins, ont conduit à cette chute majeure des vaccinations. La Haute Autorité de santé (HAS) appelle aujourd’hui à réagir rapidement : «Il faut maintenant, sans attendre, reprendre l’ensemble des vaccinations et rassurer la population : les consultations sont organisées dans le respect des mesures barrières afin de protéger les patients et les professionnels de santé et d’éviter la transmission du virus SARS-CoV-2», écrit-elle dans un communiqué. Les patients ou parents qui ont reporté des vaccinations devront consulter le plus rapidement possible leur médecin. Et les praticiens sont invités à vérifier systématiquement le calendrier vaccinal de leurs patients.

En cas de rattrapage, les modalités éditées en 2019 s’appliquent. Il est ainsi rappelé que l’allongement du délai entre deux injections ne nuit pas à la qualité de la réponse immunitaire, et qu’il n’est pas nécessaire de reprendre dès le début un schéma vaccinal interrompu. En outre, toutes les doses déjà administrées doivent être prises en compte et seules les doses manquantes et le premier rappel doivent être administrés. Enfin, l’utilisation de vaccins combinés est à privilégier et il est possible de réaliser jusqu’à quatre injections au cours d’une même séance. Enfin, en cas de doute sur une infection Covid, un test RT-PCR sera pratiqué pour vérifier que l’on peut pratiquer le rattrapage vaccinal. Ainsi, s’il est négatif, le rattrapage vaccinal pourra débuter immédiatement. En revanche, s’il est positif, la reprise de la vaccination débutera dès la guérison, lorsque la personne sera redevenue asymptomatique (à partir du 8ème jour après le début des symptômes et au moins 48h après disparition de la fièvre et d’une éventuelle gêne respiratoire). Et pour les personnes contacts, la HAS préconise une mise en place du rattrapage vaccinal dès la fin de la durée de la quatorzaine si aucun symptôme n’est apparu. Le doute persiste pour une infection Covid sévère. La HAS précise qu’en l’état actuel des connaissances, elle «n’est pas en mesure de proposer des recommandations vaccinales pour les personnes atteintes d’une forme sévère de Covid-19 et qui présentent toujours des manifestations cliniques (en dehors d’une fatigue) ou biologiques de la maladie». Dans un communiqué diffusé ce jeudi 18 juin, l'Ordre des médecins se joint à l'appel de la HAS. "Alors que les cabinets médicaux se sont équipés pour recevoir des patients en respectant les consignes sanitaires et les mesures barrières permettant de protéger les patients et leurs médecins face au Covid-19, il est aujourd’hui primordial que les patients fragiles et les enfants reprennent un suivi vaccinal normal."

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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