Forte augmentation des effets secondaires liés aux traitements du Covid
L’Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM), qui effectue un suivi pharmacologique renforcé des traitements utilisés dans le cadre de la prise en charge des patients présentant une infection au SARS-CoV-2, signale une forte augmentation des effets secondaires liés à ces traitements. Ainsi au 22 avril 2020, 321 cas d’effets indésirables ont été déclarés en lien avec une infection à Covid-19, contre une centaine, le 10 avril. Dans 80% de cas, il s’agissait d’effets secondaires graves. Et quatre décès ont été recensés (nombre stable depuis le 10 avril). Les hommes représentaient 2 tiers des cas. Les patients étaient âgés de 65 ans ou plus dans près d’un cas sur 2 (47,5%). Parmi l’ensemble des cas notifiés, « 215 (67%) sont imputés aux médicaments utilisés dans le traitement du Covid-19, les autres cas étant répartis à parts égales entre les médicaments ayant pu aggraver l’infection à Covid-19 et les cas liés aux autres médicaments prescrits chez ces patients » précise l’agence sanitaire. Plus précisément, l’hydroxychloroquine apparait responsable de plus de la moitié des cas liés à un traitement du Covid, qu’elle soit utilisée seule (23%) ou en association avec l’azithromycine (31%). L’association lopinavir-ritonavir (Kaletra), est ensuite responsable de 42% des cas ; tandis que les autres traitements représentent 4%. Enfin, l’hydroxychloroquine serait responsable de 4 décès survenus en milieu hospitalier.
Mais l’ANSM souligne que ces données pourraient être largement sous-estimées, en raison de la sou-notification des cas.
L’hydroxychloroquine est principalement responsable d’effets cardiaques (70%) ; alors que l’association lopinavir-ritonavir entraine un risque d’atteintes hépatiques (43%), digestives (18%), cardiaques (15%) et rénales (12%). Des cas de mésusages Enfin, des situations de mésusages dans les cas d’effet indésirable déclarés mais également sans effet indésirable associé, ont été remontées par les pharmaciens de ville. Cela concerne la prescription d’hydroxychloroquine + azithromycine par des médecins pour eux-mêmes ou pour des patients, ou encore l’utilisation de montélukast et ivermectine.
Dans le cadre de la surveillance des médicaments dans le contexte du Covid, sont notamment suivis : l’hydroxychloroquine, le lopinavir/ritonavir, mais aussi le paracétamol, les AINS, les IEC et les sartans.
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