L’utilisation chronique des opioïdes est à l’origine d’un hypogonadisme dont la fréquence, de même que les effets des opiacés sur les autres axes hypothalamo-hypophysaires, restent mal définis. Une équipe néerlandaise et britannique a donc mené une revue systématique avec méta-analyse de toutes les études ayant porté sur les relations entre les opiacés et les fonctions hypophysaires. Cinquante-deux études ont été retrouvées dont 22 ayant un faible risque de biais, portant sur un ensemble de 18 428 sujets. Il s’agissait de patients ayant une douleur chronique (21 études) ou de patients justifiant un traitement de maintien pour une addiction aux opiacés (n = 9) ou de volontaires sains (n = 4). Les opiacés les plus fréquemment utilisés étaient la méthadone (13 études), suivie par la morphine (12 études). La prévalence de l’hypogonadisme était de 63 % (IC 95 % = 55 – 70 %), la prévalence de l’insuffisance corticotrope était de 15 % (6 – 28 %) et si l’on ne retenait que les études qui avaient utilisé une hypoglycémie insulinique pour tester la fonction corticotrope, la prévalence était de 24 % (16 – 33 %). Dans 5 des 7 études était retrouvée une hyperprolactinémie. Il n’y avait pas d’effet net sur les axes somatotrope et thyréotrope. En conclusion, l’hypogonadisme survient chez plus de la moitié des utilisateurs d’opiacés de sexe masculin et une insuffisance corticotrope chez environ 1/5ème de l’ensemble des patients. Il est donc indispensable d’évaluer de manière régulière au moins les axes gonadotrope et corticotrope.
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