Ces méta-analyses préalables n’ont généralement pas eu accès aux données individuelles provenant des essais cliniques et la plupart reposaient sur des données résumées. Ceci a donc conduit une équipe d’épidémiologiste américains à mener une revue systématique avec méta-analyse des effets de la rosiglitazone sur le risque cardiovasculaire et la mortalité cardiovasculaire à partir de bases de données multiples et d’approches analytiques différentes avec trois objectifs : clarifier l’incertitude sur le risque cardiovasculaire de la rosiglitazone, déterminer si ces approches analytiques différentes pouvaient modifier les conclusions des méta-analyses portant sur les effets secondaires et enfin, favoriser la transparence des essais cliniques et le partage des données. Les sources provenaient de données issues des essais cliniques du laboratoire GSK ainsi que des différentes méta-analyses réalisées. Trente-trois essais éligibles ont été identifiés pour lesquels des données individuelles étaient disponibles (21 156 patients). De plus, 103 essais pour lesquels des données individuelles n’étaient pas disponibles ont été inclus dans la méta-analyse portant sur l’infarctus du myocarde et 103 pour lesquels les données individuelles n’étaient pas disponibles ont contribué à la méta-analyse des décès cardiovasculaires. Sur les 29 essais pour lesquels des données individuelles étaient disponibles et qui avaient été inclus dans les analyses préalables à partir des données provenant de GSK, la méta-analyse utilisant les données individuelles identifie un nombre plus important d’infarctus du myocarde en comparaison des méta-analyses des 26 études qui utilisaient des données résumées ; en revanche, elle identifie moins de décès cardiovasculaires. Lorsque les analyses étaient limitées aux essais pour lesquels les données individuelles étaient disponibles, les patients traités par rosiglitazone avaient une augmentation de 33 % du risque d’événement cardiovasculaire composite en comparaison des témoins (odds ratio = 1.33 ; IC 95 % = 1.09 à 1.61 ; 274 événements vs 219 événements). Les odds ratios pour l’infarctus du myocarde étaient de 1.17 (0.92 à 1.51), pour l’insuffisance cardiaque, ils étaient de 1.54 (1.14 à 2.09), pour les décès cardiovasculaires, ils étaient de 1.15 (0.55 à 2.41) et pour les décès non cardiovasculaires, ils étaient de 1.18 (0.60 à 2.30). Pour les analyses incluant les essais pour lesquels les données individuelles n’étaient pas disponibles, les odds ratios pour l’infarctus du myocarde et les décès cardiovasculaires étaient moindres (1.09 pour l’infarctus du myocarde ; 0.88 à 1.39) et 1.12 (0.72 à 1.74) pour les décès cardiovasculaires. Ces résultats permettent donc de conclure que la rosiglitazone est bien associée à une augmentation du risque cardiovasculaire, particulièrement d’insuffisance cardiaque. Même si une augmentation du risque d’infarctus du myocarde est observée quelles que soient les analyses, le niveau de preuve est variable et l’estimation des effets est atténuée lorsque les analyses sont faites à partir des résultats résumés plutôt qu’à partir des valeurs individuelles seules. En conclusion, du fait que les infarctus sont plus importants et que les décès cardiovasculaires sont moins importants lorsque des analyses sont faites à partir des données individuelles en comparaison des données résumées, il est indispensable de partager les données individuelles pour réaliser des méta-analyses qui s’intéressent à la sécurité des médicaments.
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