C’est un pictogramme bien connu que l’on retrouve sur les boîtes de médicaments, celui de “grossesse”, signalant un risque ou une contre-indication pour les femmes enceintes. L’Académie nationale de pharmacie a estimé, lundi 29 septembre, qu’il était “trop utilisé”, ce qui le rend, “contre-productif”. Ce pictogramme représentant une femme enceinte, accompagné d'un message de mise en garde, a été mis en place fin 2017 après le scandale de la Dépakine, antiépileptique dont les dangers pour le foetus en cas de prise pendant la grossesse ont tardé à être signalés dans la notice. "A ce jour, 60% à 70% des spécialités sont dotées de l'un de ces pictogrammes, alors que seules 10% des spécialités disponibles sur le marché français devraient être concernées par une telle mesure en raison d'un risque embryonnaire ou foetal avéré chez l'humain", juge l'académie dans un communiqué. "Etant donné l'absence de liste officielle de médicaments relevant de cette disposition, les fabricants sont incités à élargir le champ d'application de ces pictogrammes dans un souci médico-légal", pour protéger leur responsabilité, ajoute l'institution. Le danger d'un médicament pour le foetus (malformations ou toxicité) est généralement estimé sur la base d'études précliniques (in vitro et chez l'animal) ou après des études épidémiologiques suite à des signalements de cas. En effet, les essais cliniques chez la femme enceinte sont quasi inexistants du fait des risques et des problèmes éthiques qu'ils poseraient. L'Académie de pharmacie, "en accord avec le CRAT" (Centre de référence sur les agents tératogènes), recommande de ne garder que le premier des deux, "l'usage de ces médicaments pendant la grossesse devant faire l'objet d'un dialogue singulier entre le médecin et la patiente". Il juge par ailleurs "impératif" que le Gouvernement modifie le décret de 2017 créant ce pictogramme, "dont les modalités d'application le rendent actuellement contre-productif".
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