Afin de déterminer si une concentration plutôt élevée de calcium dans le sang, génétiquement déterminée, était associée à une amélioration de la santé minérale osseuse et à une réduction des fractures ostéoporotiques, une étude de randomisation mendélienne a été menée sur des cohortes britanniques, américaines, européennes et chinoises. Une étude d’association génome entier et calcémie menée sur 61 000 sujets a été utilisée pour identifier les déterminants génétiques de la calcémie. L’étude UK Biobank a servi à évaluer l’association entre la prédisposition génétique à une augmentation de la calcémie et la densité minérale osseuse estimée chez 426 824 sujets qui avaient une calcémie normale en moyenne. L’association entre les fractures a été faite à partir de 24 cohortes et de l’UK Biobank, portant sur un total de 76 549 cas et 470 164 témoins qui avaient également des calcémies dans les valeurs de la normale. Une augmentation d’une déviation standard de la calcémie (0,13 mmol/l ou 5 mg/l) n’était pas associée à une augmentation de la densité minérale osseuse (0,03 g/cm², IC 95 % = -0,059 à + 0,066, p = 0,92). Elle n’était pas non plus associée à une réduction du risque de fractures (odds ratio = 1,01 ; IC 95 % = 0,89 à 1,15, p = 0,85). La prédisposition génétique à une augmentation de la calcémie dans les valeurs normales chez les sujets ayant une normo-calcémie n’est donc pas associée à une augmentation de la densité minérale osseuse estimée et ne semble pas protéger contre la survenue de fractures. Tout ceci remet donc en question, surtout quand on suspecte une augmentation du risque d’événement cardiovasculaire, l’intérêt de ces supplémentations calciques dans la population générale.
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