La canagliflozine protège le rein des diabétiques de type 2 ayant une néphropathie

02/05/2019 Par Pr Philippe Chanson
Néphrologie
Le diabète de type 2 est une cause majeure d’insuffisance rénale dans le monde entier mais l’on dispose de peu de traitements efficaces à long terme chez ces patients. Dans les essais cardiovasculaires où des inhibiteurs de SGLT2 ont été utilisés, des résultats exploratoires avaient suggéré que ces médicaments pouvaient améliorer le pronostic rénal chez les patients diabétiques de type 2.

L’étude CREDENCE est une étude en double insu, randomisée, où des patients diabétiques de type 2 ayant une néphropathie diabétique albuminurique, ont reçu de la canagliflozine, un inhibiteur de SGLT2 donné par voie orale à la dose de 100 mg par jour ou du placebo. Tous les patients avaient un taux de filtration glomérulaire entre 30 et 90 ml/min/1.73 m2, avaient une albuminurie, c’est-à-dire un taux d’albumine (en mg)/créatinine (en g) dans les urines entre 300 et 5000 mg/g et étaient traités par des inhibiteurs du système rénine/angiotensine. Le critère d’évaluation principal était un critère composite : insuffisance rénale terminale nécessitant dialyse ou transplantation ou un taux de filtration glomérulaire < 15 ml/min/1.73 m2, ou un doublement de la créatininémie ou un décès de cause rénale ou cardiovasculaire. L’essai a été interrompu de manière prématurée suivant les recommandations du Comité de Suivi des Données au vu des résultats de l’analyse intérimaire planifiée. En effet, au moment de l’analyse intérimaire, alors que 4 401 patients avaient été randomisés et suivis pendant une médiane de 2.62 ans, le risque relatif de survenue du critère principal composite était 30 % inférieur dans le groupe canagliflozine en comparaison du groupe placebo avec un taux d’événement de 43.2 patients/année dans le groupe canagliflozine et 61.2 pour 1000 patients/année dans le groupe placebo donnant un hazard ratio de 0.70 (IC 95 % = 0.59 à 0.82, p = 0.00001). Le risque relatif d’insuffisance rénale terminale, de doublement de la créatininémie ou de décès de cause rénale était inférieur de 34 % (hazard ratio = 0.68 ; IC 95 % = 0.54 à 0.86, p = 0.002). Le groupe canagliflozine avait aussi un risque inférieur de décès cardiovasculaire, d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral (hazard ratio = 0.80 ; 0.67 à 0.95, p = 0.001) et d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque (hazard ratio = 0.61 ; 0.47 à 0.80, p < 0.001). Il n’y avait pas de différence significative en termes de taux d’amputation ou de fracture. En conclusion, chez les patients diabétiques de type 2 ayant une néphropathie, le risque d’insuffisance rénale et d’événement cardiovasculaire est inférieur dans le groupe canagliflozine en comparaison du groupe placebo après un suivi médian de 2.62 ans.

Pensez vous que votre CPAM est véritablement un partenaire qui vous aide lors de votre activité professionnelle ?

Isabelle Servant

Isabelle Servant

Non

Impossible d’avoir un interlocuteur compétent. Nous sommes seuls face aux divers problèmes rencontrés. ... Lire plus

 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Podcast Histoire
L’histoire oubliée de Trota, pionnière de la gynécologie au Moyen-Âge
10/02/2025
0
Reportage PASS/LAS
Réussir médecine sans payer 8000 euros : à Marseille, une "prépa sociale et solidaire" relève le défi
17/02/2025
4
Enquête Pédiatrie
Parents désespérés, cabinets spécialisés... Enquête sur l'explosion des frénotomies chez les bébés
05/02/2025
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2
Podcast Médecine légale
"J'ai été projeté dans ce monde macabre" : l'affaire Troadec racontée par le médecin légiste
03/12/2024
0
Enquête Démographie médicale
Y aura-t-il trop de médecins en France en 2035 ?
09/01/2025
18