Les études d’observation, de cohorte et un essai de prévention secondaire ont montré une association inverse entre l’adhérence à un régime méditerranéen et le risque cardiovasculaire.
Dans une étude multicentrique menée en Espagne, 7 447 participants, âgés de 55 à 80 ans, dont 57 % étaient des femmes et qui avaient un risque cardiovasculaire élevé, mais qui n’avaient pas eu de pathologie cardiovasculaire à l’inclusion dans l’étude, ont été assignés à l’un des trois régimes suivants : un régime méditerranéen supplémenté avec de l’huile d’olive extra-vierge, un régime méditerranéen supplémenté avec des noix et noisettes mélangées ou un régime contrôle (simples conseils de réduire les graisses dans l’alimentation). Les participants ont bénéficié de sessions d’éducation tous les trois mois et, en fonction du groupe, ont été fournis en huile d’olive extra-vierge ou en noix et noisettes mélangées ou en petits cadeaux non alimentaires. Le critère d’évaluation principal était la survenue d’un événement cardiovasculaire majeur (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral ou décès de cause cardiovasculaire). Après un suivi médian de 4.8 années, l’essai a été arrêté sur la base d’une analyse d’intérim pré-spécifiée et, en 2013, l’équipe a rapporté, dans le N Engl J Med, les résultats de l’étude concernant le critère d’évaluation principal. Cependant, comme des déviations du protocole ont été identifiées par la suite avec en particulier l’inclusion de certaines personnes de la même famille sans randomisation, l’inclusion dans un groupe sans randomisation de certains participants dans l’un des 11 centres et l’utilisation apparemment inconstante des tables de randomisation dans un autre, les auteurs ont rétracté leur première publication de 2013 et rapportent maintenant les résultats de cette étude basée sur des analyses tenant compte de ces problèmes de randomisation. Un événement est survenu chez 288 participants : chez 96 des participants du groupe assigné au régime méditerranéen avec de l’huile extra-vierge (3.8 %), chez 83 du groupe assigné au régime méditerranéen avec des noix mélangées (3.4 %) et chez 109 du groupe témoin (4.4 %). Dans l’analyse en intention de traiter, comprenant tous les participants et ajustée pour les caractéristiques basales et les scores de propensité, le hazard ratio était de 0.69 (IC 95 % : 0.53 à 0.91) pour le régime méditerranéen avec huile d’olive extra-vierge et de 0.72 (0.54-0.95) pour le régime méditerranéen avec les noix et les noisettes en comparaison du régime témoin. Les résultats étaient similaires après exclusion de 1 588 participants dont l’assignation à un groupe d’étude était connue ou suspectée d’avoir dévié du protocole. Cette étude et cette nouvelle analyse confirment donc que chez les sujets à haut risque cardiovasculaire, l’incidence des événements cardiovasculaires majeurs est inférieure chez ceux qui reçoivent un régime méditerranéen supplémenté d’huile d’olive extra-vierge ou de noix et noisettes mélangées en comparaison de ceux qui ont un régime hypolipémiant.
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