Les téléphones portables ont été utilisés pour aider à la prise en charge du diabète, en particulier dans des territoires ruraux ou retirés où l’accès aux soins peut être limité. Même s’il y a de plus en plus de développement dans l’utilisation de l’e-santé au cours du diabète, on sait aussi que certaines populations spécifiques utilisent moins ces technologies, en particulier lorsque la formation à la santé ou les revenus sont bas ou lorsque les patients font partie de minorités ethniques. C’est la raison pour laquelle une équipe néozélandaise a voulu tester un moyen simple et pas trop sophistiqué d’aider à l’autocontrôle des patients diabétiques. Pour cela, ils ont mis en place un programme au cours duquel pendant 9 mois des patients diabétiques de type 1 ou de type 2 recevaient des SMS adaptés de manière individuelle pour mieux contrôler leur diabète. Ces patients ont été comparés à un groupe parallèle dans lequel les soins habituels étaient mis en place sans l’utilisation des SMS. 366 participants âgés de plus de 16 ans et dont le diabète était mal contrôlé (HbA1c > 8 %) ont été randomisés entre juin 2015 et novembre 2016 : 183 dans le groupe intervention et 183 dans le groupe témoin. Le groupe intervention recevait des SMS adaptés pendant près de 9 mois en plus de leur prise en charge habituelle. Ces SMS apportaient des informations, un soutien, une motivation et des rappels en rapport avec l’autocontrôle du diabète et les comportements de style de vie. Le groupe témoin avait des soins habituels. Les SMS étaient délivrés par un système d’aide à la prise en charge spécifiquement dessiné et automatisé. La réduction de l’hémoglobine glyquée à 9 mois était significativement supérieure dans le groupe intervention (en moyenne -8.85 ± 14.84 mmol/mol) par rapport au groupe témoin (-3.96 ± 17.02 mmol/mol). La différence moyenne ajustée était de -4.23 mmol/mol (IC 95 % = -7.30 à -1.15, p = 0.007). Sur les 21 critères d’évaluation secondaire (modification de l’hémoglobine glyquée à 3 et 6 mois, comportement de santé en termes de diabète, perception et connaissance sur le diabète, qualité de vie…), seuls 4 étaient améliorés de manière statistiquement significative en faveur du groupe intervention à 9 mois : comportements concernant les soins des pieds, soutien global au diabète, statut de santé sur une échelle visuelle analogique et perceptions de l’identité de la maladie. Il y avait également un haut niveau de satisfaction lors du programme avec SMS, 161 participants (95 %) rapportant qu’il était utile et 164 (97 %) souhaitant le recommander aux autres patients diabétiques. En conclusion, un programme d’autosurveillance adapté, basé sur des SMS, produit des améliorations modestes du contrôle glycémique chez des adultes ayant un diabète mal contrôlé. Même si la signification clinique de ces résultats est peu claire, ces données justifient que d’autres investigations avec l’utilisation de ces programmes avec SMS soient mises en place dans cette population de patients.
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