Les affections psychiques liées au travail toujours en hausse

19/01/2018 Par Marielle Ammouche
Santé publique

L’Assurance Maladie vient de publier les résultats d’un rapport sur "Santé au travail : enjeux et actions", qui dresse un tableau des affection psychiques liés au travail, et qui souligne l’importance croissante de cette problématique en France.

En effet, en 2016, l’Assurance maladie (branche accidents du travail/maladies professionnelles AT/MP) a reconnu plus de 10 000 affections psychiques au titre des accidents du travail, ce qui correspond à 1,6 % des accidents du travail avec arrêt (contre 1 % en 2011). Ces chiffres sont en constante augmentation ces dernières années alors que globalement la sinistralité au travail est en baisse. Cette tendance semble cependant se ralentir : la progression était en effet d’environ 10 % par an de 2011 à 2014, de 5 % en 2015 et de 1 % en 2016. Au total, 596 cas ont également été reconnus au titre des maladies professionnelles en 2016, soit 7 fois plus qu’il y a 5 ans. Ces affections psychiques peuvent survenir après un événement particulier exogène, mais lié au travail. "Il s’agit dans la majorité des cas de chocs ou de stress liés à des situations de violence (agressions, menaces, braquages, etc.). Il peut aussi s’agir d’accidents de la voie publique", précise l’Assurance maladie. Dans d’autres situations, ce sont les conditions de travail "intrinsèquement difficiles", qui entrainent des pathologies psychiques caractérisées (dépression, anxiété, etc.) Les femmes sont plus touchées que les hommes (60 % des cas), avec une moyenne d’âge de 40 ans. Les employés sont la catégorie socio-professionnelle la plus touchée. Les secteurs les plus touchés sont : le secteur médico-social (20 % des accidents psychiques, alors qu’il n’emploie que 10 % des salariés), les transports (principalement de voyageurs, 15%), et le commerce de détail (13%). Les durées d’arrêt sont plus longues pour les affections psychiques :  112 jours, contre 65 jours pour la moyenne de tous les accidents du travail. Et 7,5 % donnent lieu à une incapacité permanente, contre environ 5 % pour les accidents du travail en général. Les affections psychiques reconnues en maladie professionnelle sont plus graves, "puisqu’elles correspondent à des incapacités prévisibles de plus de 25 %", explique l’Assurance maladie. Les durées moyennes d’arrêt sont longues, environ 400 jours, en lien avec la lourdeur des pathologies concernées. Le cout financier est aussi majeur : 230 M€ en 2016. Dans ce contexte, l’Assurance maladie envisage à l’avenir d’engager de nouvelles actions de prévention auprès du grand public et des entreprises, et de renforcer l’accompagnement des victimes pour favoriser leur retour à l’emploi, en encourageant, en particulier, la déclaration des sinistres, en renforçant l’information à destination des salariés et des médecins traitants sur les droits potentiels et la procédure de déclaration et de reconnaissance.    

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