Fièvre de l’enfant : ne traiter qu’en cas d’inconfort

05/06/2017 Par Corinne Tutin
Pédiatrie

Congrès de la société française de pédiatrie - Le traitement antipyrétique ne prévient pas les convulsions.

Il est reconnu depuis plusieurs années que l’on ne doit administrer un traitement antipyrétique à un enfant fébrile que s’il ressent un inconfort, et la Haute autorité de santé (HAS) a rappelé en octobre 2016* que "l’objectif du traitement est la suppression de cet inconfort et non la normalisation de la température et qu’il n’existe aucun traitement préventif des convulsions fébriles". "Pourtant, cette notion a encore du mal à entrer dans les mœurs et beaucoup de praticiens prescrivent encore systématiquement un traitement antipyrétique", déplore le Pr Jean-Marc Treluyer, chef du service de pharmacologie clinique à l’hôpital Cochin de Paris. Il existe des échelles qui permettent d’apprécier cet inconfort de l’enfant, "chez lequel le changement de comportement (apathie, anorexie, diminution des activités, céphalées) témoigne au même titre que la fièvre de la réponse immunitaire", indique la HAS.  "Face à une fièvre de l’enfant, l’élément le plus important à effectuer est bien sûr de rechercher sa cause", souligne le Pr Treluyer.   Le paracétamol en première intention Lorsqu’on veut traiter l’inconfort lié à la fièvre, la HAS recommande en premier lieu le paracétamol (15 mg/kg toutes les 6 heures), puis en cas de contre-indication les AINS (20 à 30 mg/kg/j d’ibuprofène en 4 prises avant 3 mois, ou au maximum 2 mg/kg/j de kétoprofène en 3 à 4 prises après 6 mois). "Mais, mentionne le Pr Treluyer, du fait de leurs effets sur le système immunitaire les AINS ne devront, bien sûr, pas être prescrits en cas de varicelle, ou de suspicion d’infection bactérienne". Et, une déshydratation qui pourrait favoriser une insuffisance rénale doit être corrigée avant de les administrer. Dans un autre document consacré au traitement de la douleur de l’enfant**, la HAS admet que les effets indésirables des Ains (qui sont le plus fréquemment d’ordre gastro-intestinal) sont rares aux posologies recommandées (20 à 30 mg/kg/j d’ibuprofène) par voie orale et pour une durée courte (48 à 72 heures) et estime au vu d’études de cohortes portant sur plusieurs dizaines de milliers d’enfants que le profil de sécurité de l’ibuprofène est comparable à celui du paracétamol.   *Haute autorité de santé. Fiche mémo. Prise en charge de la fièvre chez l’enfant. Octobre 2016. ** Haute autorité de santé. Fiche mémo. Prise en charge de la douleur chez l’enfant : alternatives à la codéine. Janvier 2016.

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