Pour "mesurer l'effectivité" de la pénibilité du métier d'infirmière libérale, Valletoux demande un rapport à l'Igas
"Quand allez-vous enfin prendre au sérieux le mal-être des infirmiers libéraux et reconnaître la pénibilité de cette profession ?", a interpelé mardi 5 mars, à l'Assemblée nationale, la députée LR Alexandra Martin. "Présents sept jours sur sept et 365 jours par an au chevet des patients, sur l’ensemble du territoire national, ils sont souvent les seuls visages accessibles aux personnes en perte d’autonomie qui souhaitent rester chez elle", a-t-elle souligné. "Aujourd’hui, ces professionnels sont épuisés. Leurs difficultés de trésorerie s’accumulent. La valorisation de leurs actes reste inchangée depuis quinze ans, ce qui a entraîné une perte de revenus d’environ 21 %. C’est inadmissible." En réponse à cette intervention, et au mouvement des Infirmiers en colère, le ministre délégué à la Santé a annoncé avoir demandé à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) un rapport "sur la prise en compte de la pénibilité de la profession". "Nous avons besoin d’un juge de paix pour mesurer l’effectivité de cette pénibilité", a-t-il insisté. "Il vaut mieux être dealer de drogue qu'infirmière libérale" : pourquoi la profession est en colère Interpelé également sur les contrôles de facturation des CPAM et la possibilité pour les caisses de récupérer "des indus sur la totalité de leur activité – et pas seulement sur les anomalies relevées", Frédéric Valletoux a reconnu que ces procédures pouvaient être "mal vécu[e]s" et annoncé qu'"un groupe de travail réunissant l’Assurance maladie et les représentants des infirmiers va réfléchir à la méthode à employer". "Des contrôles doivent pouvoir être effectués, afin de veiller à circonscrire au maximum les gabegies. Tout cela doit faire l’objet de regards affûtés", a-t-il néanmoins insisté. Le ministre a souligné que la revalorisation de l'indemnité forfaitaire de déplacement (de 25 centimes par km) négociée l'an dernier avec l'Assurance maladie représentait un gain moyen de 2000 euros par an pour les Idel, "ce n’est donc pas rien". Il a enfin rappelé qu'en décembre dernier le vote du statut d'"infirmier référent", "au côté du médecin traitant", était "une reconnaissance du rôle et de la place des infirmiers dans notre système de santé". Soutenu par le syndicat Convergence infirmière et rejoint par le Sniil pour une journée de protestation unitaire le 19 mars prochain, le collectif Infirmiers en colère réclame la reconnaissance de la "pénibilité du métier", pour pouvoir partir en retraite à taux plein à 60 ou 62 ans, et la revalorisation du tarif des actes infirmiers, qui n'ont pas été revus à la hausse depuis 2009, malgré l'inflation. [avec AFP]
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