Erreurs médicamenteuses, mauvais diagnostics… Les déclarations d’événements indésirables graves en forte hausse
L’an dernier, la Haute Autorité de santé (HAS) a reçu 4 083 déclarations d’événements indésirables graves associés aux soins (EIGS), un nombre en hausse de 71% par rapport à 2022. Mais hausse des déclarations ne veut pas dire hausse des événements, met en garde la HAS.
A l’occasion de la semaine de la sécurité des patients, la HAS publie son septième bilan annuel des EIGS. En 2023, 4 083 événements ont été déclarés à la HAS, contre 2 385 en 2022 et 288 en 2017. "Cette augmentation des déclarations ne signifie pas que le nombre d’EIGS augmente en France, avertit la HAS. Il s’agit très vraisemblablement d'une meilleure connaissance du dispositif de déclarations des EIGS et d'une culture de la sécurité des professionnels en progression." Pour autant, le nombre d'événements déclarés reste probablement "très en deçà du nombre réel d'EIGS" survenus, estime la HAS.
Le bilan 2023 relève de "fortes variations" entre régions mais là encore, "une région ayant un nombre élevé de déclarations n’est pas une région où il est plus dangereux de se faire soigner", mais une région où la "culture de la sécurité" est "plus avancée", nuance la HAS. "Si l'on rapporte le nombre de déclarations à la taille de la population, on constate que le dispositif est plus dynamique dans les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur (80 EIVGS par million d'habitants), Auvergne-Rhône-Alpes (78.7) et Guadeloupe (74)", souligne la HAS.
Un EIGS sur deux évitable
Les erreurs liées aux soins ou à l'organisation des soins arrivent en tête : elles représentent 31.1% des déclarations reçues en 2023. Viennent ensuite les "actions du patient contre lui-même" (23.4%) et les erreurs liées à une procédure interventionnelle (12.5%). Sur les 195 EIGS déclarés aux urgences, par exemple, 133 ont conduit au décès du patient, 42 à un "probable déficit fonctionnel permanent" et 20 à la mise en jeu du pronostic vital.
Au total, un peu moins d’un EIGS sur deux a été jugé évitable par les déclarants en 2023, c'est-à-dire qu'il ne serait pas, ou probablement pas, survenu si les soins avaient été "conformes à la prise en charge considérée comme satisfaisante".
Mettant l'accent cette année sur les erreurs diagnostiques, la HAS émet plusieurs recommandations pour mieux les prévenir : informer les médecins sur l'évolution de leurs patients après le diagnostic pour qu'ils puissent "améliorer leur performance diagnostique", "faire appel à l'intelligence collective" (binôme, deuxième avis, travail en réseau…) ou encore réduire les erreurs cognitives avec des listes de vérification, de la réflexion guidée et des "pauses diagnostiques".
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