Le dernier rapport de la Commission des comptes de la sécurité sociale brocarde "le rendement de la maitrise médicalisée sur les indemnités journalières, nul en 2017". La CSMF redoute une mise en cause des médecins prescripteurs, en première ligne pour prendre en charge la souffrance au travail.
De fait, depuis 2015, les indemnités journalières (IJ) ne cessent d'augmenter. Elles ont cru de de + 5,4 % en 2017 après + 3,6 % en 2016 et 3,7 % en 2015. Et les premiers mois de 2018 (janvier à mai) s'inscrivent dans la même lignée, avec une augmentation des IJ de + 5,5 %, relève l'assurance maladie. "Les causes de la hausse des arrêts de travail sont multifactorielles", rappelle la CSMF dans un communiqué. D'une part, les IJ augmentent mécaniquement, du fait de l'accroissement de la masse salariée liée à la reprise économique. D'autre part, le recul de l'âge de la retraite à 62 ans, augmente le nombre et la durée des arrêts maladie : 76 jours en moyenne pour les 60 ans et plus, contre 35 pour le reste de la population. "La part des personnes âgées d'au moins 60 ans représente 7,9 % du montant total des arrêts maladie en 2016 (4,8 % en 2010)", rappelle la Confédération des syndicats médicaux français. La centrale souligne que les deux principales causes d'arrêt de travail sont les troubles musculo-squelettiques et les syndromes dépressifs "provoqués par une pression accrue dans le monde du travail". La CNAM a bien tenté d'en faire diminuer leur nombre par des contrôles, des sanctions ou même des efforts de pédagogie auprès des médecins prescripteurs. Sans résultat probants à ce jour. "Les médecins ne peuvent être les seuls à tenter de soulager la souffrance au travail", prévient la CSMF qui appelle les pouvoirs publics, "plutôt que de mettre la pression sur les prescripteurs, à sensibiliser et responsabiliser les entreprises qui ont un rôle principal à jouer dans l’amélioration des conditions de travail de leurs salariés".
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