Alerte aux certificats médicaux de non contre-indication au retour à l'école

09/09/2020 Par Aveline Marques
Depuis quelques jours, médecins généralistes et pédiatres sont débordés par les demandes de certificats médicaux de non contre-indication au retour à l'école. Plusieurs syndicats sonnent l'alerte.
 

Nez qui coule, maux de tête, toux, légère fièvre… "Le moindre signe vaut actuellement une demande de certificat", constate le Dr Jerôme Marty, président de l'UFML sur Twitter, affirmant avoir reçu de "nombreuses alertes du terrain": "les médecins de ville sont débordés par les demandes de certificat de non contre-indication au retour à l'école pour les enfants demandés par l'Education nationale."  

Forme-t-on trop de médecins ?

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  "On fait sortir les enfants de l'école parce qu'ils ont toussé une fois, qu'ils ont eu un mal de tête ou parce qu'ils ont eu… que sais-je!", précise-t-il sur Actu.fr. "Des centaines d'enfants sont exclus des cours et ne peuvent revenir qu'après un passage en cabinet", résume le syndicaliste. Résultat : les lignes téléphoniques des cabinets sont encombrées. Le Dr Marty cite l'exemple d'un cabinet parisien de 3 médecins qui a reçu 140 appels pour ce motif entre 8 et 9 heures du matin. Même situation en Mayenne, où exerce le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF. Depuis le début de semaine, son cabinet de groupe est débordé d'appels. "Beaucoup concernent des enfants qu’on a refusés à l’école parce qu’ils ont le nez qui...

coule, même sans température", témoigne-t-il dans Le Figaro. Des bambins qui, l'hiver dernier, aurait pu aller à l'école normalement, sans passer par la case médecin, avec un peu de Doliprane. Le protocole sanitaire mis en place par le ministère de l'Education nationale prévoit effectivement l'éviction de l'enfant dès qu'il présente des "symptômes evocateurs" de Covid. Il doit consulter un médecin, qui décidera "de l'opportunité du dépistage". Et ne pourra revenir à l'école "qu'après avis médical ou à défaut après 14 jours".

  Une stratégie critiquée dans le Figaro par le président de la Société française de pédiatrie. "À la SFP, nous prônons le pragmatisme. Sinon, on ne s’en sortira pas", lance le Pr Christophe Delacourt. "Soit l’enfant a des symptômes significatifs - de la fièvre, et/ou une gêne respiratoire, et/ou des troubles digestifs -, et il faut consulter et le tester, soit il n’a que des symptômes mineurs, comme un nez qui coule accompagné d’une petite toux, et il peut continuer sa vie normalement." Pour le pédiatre, il est donc urgent d'actualiser les recommandations officielles, avant l'arrivée des grippes et gastro-entérites, qui vont encore complexifier la situation.   [avec actu.fr et LeFigaro.fr]  

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