A ce jour, 9.3 millions de dossiers médicaux partagés (DMP) ont été ouverts, contre 1.9 million fin 2018. D'après les chiffres fournis par l'Assurance maladie à Egora, en début d'année, environ 13 000 DMP étaient ouverts chaque semaine. Avec la crise sanitaire, le rythme s'est considérablement ralenti, tombant à 3000. Il est aujourd'hui remonté à 8000.
Mais le défi de la Cnam, qui a récupéré la gestion de cette arlésienne, n'est qu'en partie relevé. Car bon nombre de ces "carnets de santé numérique" s'apparent à une "coquille vide", pointe le député Modem Cyrille Isaac-Sibille. Dans un rapport rendu public mardi, le médecin ORL déplore le manque d'organisation et de lisibilité du DMP, qualifié de "coffre-fort fourre-tout" où s'accumulent sans ordre des documents de santé.
"Le DMP, c'était une vraie bonne idée, mais l'erreur est qu'il a été conçu par des informaticiens, et on a oublié les citoyens, les patients et les personnels de santé, a expliqué à l'AFP Cyrille Isaac-Sibille. Depuis 2016, on est reparti sur des meilleures bases, mais il faut maintenant qu'il soit largement utilisé par les patients et les médecins. Or actuellement, c'est un peu une coquille vide."
D'après les chiffres de l'Assurance maladie, seuls 20% des médecins généralistes alimentent et consultent le DMP. De leur côté, les pharmaciens, qui bénéficient d'une rémunération spécifique, sont en pointe pour les ouvertures : sur les DMP existants, 20% ont été créés par les assurés sur le site DMP, 40% dans les accueils des caisses primaires et 40% par les professionnels de santé, dont 28% par les pharmaciens.
Pour que le DMP soit vraiment utile (et utilisé) aux médecins, la CSMF, notamment, a récemment plaidé pour que la génération du volet de synthèse médicale soit valorisée.
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