Le suivi des femmes enceintes et des nouveau-nés est "compromis" : les sages-femmes appellent à un plan d'action pour la périnatalité
C’est un appel à l’aide que lancent les organisations* de sages-femmes ce mercredi 26 juillet. Dans une lettre adressée au Gouvernement, les syndicats représentatifs, l'Ordre ou encore le CNP détaillent les conditions de travail délétères pour elles mais aussi pour les patients auxquelles la profession fait face depuis déjà plusieurs années, sans signe d’amélioration. “La périnatalité, faute de professionnels de santé en nombre suffisant, est aujourd’hui à bout de forces”, écrivent-elles. Pour ces instances, cela a des conséquences sur les parcours de soin que ce soit en libéral, au sein des PMI ou encore dans les établissements, qui sont touchés par un “contexte de tension inédite”.
Communiqué de presse | Périnatalité en tension : les instances de #sagesfemmes écrivent au gouvernement pour demander la mise en place d’un plan d’action en urgence pic.twitter.com/ahJxBDHli9
— Ordre sages-femmes (@CNOSF) July 26, 2023
Malgré des appels à l’aide répétés ces dernières années, la profession estime qu’”aucune stratégie n’a été mise en place pour mettre fin à cette situation critique”. “Notre modèle périnatal est archaïque et déshumanisant”, jugent les neuf organisations. Elles déplorent un “manque de personnel”, un “manque de temps pour accompagner les patientes”, un “manque de prise en compte des attentes des femmes et des couples”, une “rupture de parcours”, un “épuisement du personnel”, qui selon elles, “illustrent les manquements de notre politique périnatale”.
A l’hôpital, de nombreuses maternités ferment leur porte, faute de matériel et de personnel suffisant. Alors, “un nombre très important d’établissements recentrent leurs activités autour de la salle de naissance, avec un impact important sur la prise en charge ambulatoire et en ville”. Les neuf instances déplorent de ce fait “un suivi des femmes enceintes et des nouveau-nés (...) compromis”, de même pour les IVG. Les sages-femmes demandent “la mise en place, en urgence, d’un plan d’action pour la périnatalité”.
Elles attendent des “réponses pérennes, cohérentes et structurelles”, qui doivent être co-construites avec “les professionnels de santé et les usagers”. Car, elle rappellent également que ces conditions de travail ne sont pas attractives pour la profession. Cette situation “pousse les sages-femmes à quitter les maternités et à fuir la profession”, ce qui diminue “les effectifs déjà restreints” et “crée un cercle vicieux délétère”. Elles appellent également à utiliser “l’ensemble des leviers disponibles : recrutement sur contrats longs, activité mixte, grilles récentes…” pour “redonner du sens au métier”.
*Le Conseil nationale de l’Ordre des sages-femmes (CNOSF), l’Association nationale des sages-femmes coordinatrices (ANSFC), l’Association nationale des sages-femmes libérales (ANSFL), l’Association nationale des sages-femmes territoriales (ANSFT), la Conférence nationale des enseignants en maïeutique (CNEMa), le Conseil national professionnel de maïeutique (CNPM), le Congrès national des sages-femmes de France (CNSF), l’Organisation nationale syndicale des sages-femmes (ONSSF) et l’Union nationale et syndicale des sages-femmes (ONSSF).
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