L’ARS Bretagne a mis en place, il y a trois ans, le projet S pour Simplification. "Nous avons travaillé avec un médecin généraliste libéral d’Ille-et-Vilaine qui est parvenu, via son exercice regroupé, à créer les conditions favorables pour attirer les jeunes médecins", explique Arnaud Ganne, responsable du pôle organisation des soins à l’ARS. Une situation à souligner alors même qu’il y a dix ans, le territoire était classé en zone prioritaire. "S’il est parvenu à attirer de jeunes médecins, c’est notamment parce qu’il leur propose un exercice non contraignant : ils exercent aux horaires qu’ils souhaitent et sans engagement", précise-t-il. L’ARS a donc lancé une expérimentation : travailler avec des sites en difficulté afin de développer les conditions favorables pour attirer les jeunes médecins. Parmi ces conditions optimales : un exercice coordonné et pluridisciplinaire, une flexibilité sur les horaires, un cabinet équipé, informatisé et, si possible, une aide à l’hébergement. "Nous voulons les faire bénéficier de tous les avantages d’un exercice régulier sans avoir le sentiment que cela soit dans un premier temps engageant, rapporte Arnaud Ganne. Ce cap de l’engagement doit être passé progressivement."
Pour cette expérimentation, l’ARS ne pouvait pas utiliser le statut du médecin remplaçant, qui empêche le médecin titulaire de travailler. L’ARS s’est donc tournée vers l’Ordre des médecins afin d’envisager une extension du statut de médecin adjoint qui, à l’origine, permet à un médecin de faire appel à un praticien afin de renforcer une offre de soins dans un territoire en cas d’afflux d’une population. "Nous leur avons demandé si, en raison d’une offre de soins insuffisante, on ne pouvait pas considérer que l’afflux de population était exceptionnel, précise Arnaud Ganne. Ils ont accepté la dérogation." L’expérimentation, qui a duré trois ans en Ille-et-Vilaine, a permis à neuf jeunes médecins de venir pratiquer sur l’un des douze sites identifiés en difficulté, et certains se sont installés. L’ARS prévoit de relancer cette année une nouvelle phase d’expérimentation sur toute la Bretagne, avec dix à quinze sites ciblés. Pour démarcher les jeunes médecins, l’ARS se rend dans les facultés et informe les associations de médecins remplaçants. "Ce n’est pas un exercice qui a vocation à perdurer dans le temps, prévient Arnaud Ganne. Généralement, il dure six mois, reconductible une fois."
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