#MeToo à l'hôpital : les présidents de CME promettent une "tolérance zéro"
Alors qu'une vague de témoignages dénonce les violences sexistes et sexuelles à l'hôpital, la conférence des présidents des commissions médicales d'établissement (CME) de CHU a promis une "tolérance zéro". Dans un communiqué, diffusé vendredi 19 avril, l'instance s'engage à "ne laisser aucun signalement sans réponse".
Ces deux dernières semaines, de nouveaux témoignages d'étudiantes et professionnelles de santé sur les violences sexistes et sexuelles ont ébranlé le monde hospitalier. Face à ces prises de parole, l'instance représentative des médecins des CHU s'est engagée, vendredi 19 avril, à appliquer une "tolérance zéro" à l'égard de tout médecin coupable. Elle a également promis de "protéger" les victimes et les témoins qui "signalent" de telles violences.
Le 10 avril, dans une enquête, publiée dans Paris Match, la Pre Karine Lacombe, cheffe de service hospitalier des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine (Paris), accusait le Dr Patrick Pelloux de "harcèlement sexuel et moral". Ces accusations ont déclenché de vives réactions. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses femmes – jeunes professionnelles ou étudiantes en santé – ont témoigné de violences sexistes et sexuelles vécues à l'hôpital, et dans l'ensemble du milieu médical. Elles ont aussi déploré une tradition d'omerta, dans ce monde très hiérarchisé où les victimes craignent pour leurs carrières;
Dans ce contexte, la conférence nationale des présidents de commissions médicales d'établissement (CME) de CHU a souhaité prendre position. "Par leur rôle et les compétences qui leurs sont conférées", ces CME "sont amené[e]s à connaître et à traiter des cas de violences sexuelles et sexistes qui leur sont signalés", écrit la conférence dans un communiqué, diffusé le vendredi 19 avril.
Cette dernière s'engage alors "à appliquer un principe de tolérance zéro à l'égard de tout membre de la communauté médicale qui se rendrait coupable de manière avérée de telles violences, dans le respect des procédures juridiques", poursuit l'instance. Elle appelle également "les personnels hospitaliers à signaler les cas dont ils seraient victimes ou témoins", promet "de ne laisser aucun signalement sans réponse" et s'engage "à prendre tout disposition utile pour protéger la poursuite de leurs carrières".
"Au-delà de la prise en charge des situations qui sont signalées", les présidents des CME demandent à ce que soit "renforcée, en lien avec les directions des hôpitaux et celles des facultés de médecine, la politique de prévention de la violence sexiste et sexuelle à l'hôpital", souligne le communiqué.
[avec AFP]
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