A Montauban, les urgences sont filtrées par interphone de jour comme de nuit
Depuis plus de deux semaines, n’entre plus qui veut aux urgences de l’hôpital de Montauban, dans le Tarn-et-Garonne. Afin d’éviter l’engorgement de son service – qui souffre d’un manque de médecins, un filtrage par interphone a été mis en place début juillet. De jour, comme de nuit. C’est l’un des premiers hôpitaux français à avoir adopté ce système D. Seuls les cas "relevant vraiment" de l’urgence sont admis, explique la Dre Hélène Pizzut, cheffe de service, à l’AFP. Le "tri" s’opère via deux interphones : le vert est réservé aux patients ayant obtenu un accord téléphonique préalable de prise en charge. Via l’interphone rouge, les autres doivent expliquer leur cas avant d’être autorisés à entrer… ou pas. Dans le service, où le nombre d’entrées a explosé en 20 ans selon le Dr Dominique Coppin – passant de 20.000 à 40.000, ce filtrage par interphone a permis une "diminution moyenne de 25% du nombre de passages" et "le recentrage sur son cœur de métier" du service, ajoute la Dre Pizzut. Les personnes qui se présentent sans rendez-vous sont réorientées vers d’autres centres de soins. Les appels au Samu ont augmenté de plus de 50% L’activité demeure soutenue, mais bien moins qu’elle ne le serait sans ce filtrage, abonde le Dr Coppin. La salle d’attente est loin d’être remplie et de nombreux brancards sont vides. Pour la Dre Pizzut, ce filtrage par interphone permet aux soignants de travailler avec plus de "sérénité".
Le ministre de la Santé, François Braun, a appelé les Français a contacté en priorité le 15 avant de se rendre aux urgences, afin de limiter l’impact sur ces services, qui sont le théâtre de dysfonctionnements depuis plusieurs années. Un mouvement suivi à Montauban, où les appels au Samu ont augmenté de plus de 50%. Le président de l'association des usagers de l'hôpital de Montauban, Maurice Souleil, appelle quant à lui à revenir sur des décennies de "politiques de destruction de l'hôpital public" ayant mené à la saturation des urgences et aux déserts médicaux, à l’instar du numerus clausus. Dans le département, 10% de la population n’a pas de médecin traitant, souligne en effet le Dr Coppin. [avec AFP]
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