Un an après le suicide de leur fils, interne en deuxième année d’anesthésie-réanimation, les parents de Florian ont décidé de porter plainte devant l’Ordre des médecins contre un chef de service de l’hôpital de Troyes.
“Il était épuisé. J’ai réalisé que c’était pire que ce qu’il nous disait”, résume tristement la mère de Florian, interne en deuxième année d’anesthésie-réanimation à Reims, qui a mis fin à ses jours en février 2020. Un an après le décès de son fils, son mari et elle ont décidé de déposer plainte devant l’Ordre des médecins. Dans les affaires de Florian, ils ont en effet retrouvé des écrits dans lesquels le jeune homme relatait ses difficultés avec son chef de service du centre hospitalier de Troyes, quelques mois avant le drame.
Selon France Bleu, il y décrit les “colères de son maître de stage” : “Faut pas me prendre pour un con”, “Tu n’as pas d’humilité, tu n’es pas fait pour ce métier, tu t’es trompé de profession, tu es la honte de la médecine, tu ne sais pas ce qu’est un serment d’Hippocrate”. Il évoque aussi du chantage aux congés ou des menaces de suspension, d’invalidation ou d’exclusion de stage. Avant de passer à l’acte, le jeune homme s’était envoyé tous ces écrits par mail.
Aux yeux de sa mère, c’est cette situation qui l’a détruit. “Il n’arrivait plus à prendre de décision. Il était épuisé”, affirme-t-elle, estimant que le chef de service en question à une part de responsabilité dans le passage à l’acte de Florian.
Avant de déposer plainte, le couple a effectué une conciliation délocalisée à Chaumont, en septembre dernier, qui n’a rien donné. Ils seront donc convoqués, ainsi que le praticien visé, devant l’Ordre régional des médecins. La CPAM, qui a mené une enquête, a de son côté reconnu le décès comme maladie professionnelle. Selon la radio locale, deux infirmières ont témoigné en ce sens.
"Le jeune homme s'est suicidé plusieurs mois après son stage. À notre connaissance, le suicide a des raisons qui sont des raisons personnelles. Mon client a le sentiment d'être pris comme bouc-émissaire d'une situation qui n'a rien à voir avec le stage de ce jeune homme”, se défend Maître Chemla, l’avocate du chef de service.
La semaine dernière, un interne en médecine générale à Reims a mis fin à ses jours. Il s’agit du quatrième suicide d’un interne depuis le début de l’année recensé par les syndicats représentatifs.
[avec France Bleu]
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