Le Journal du dimanche l'écrit : "Macron a choisi". Ou plutôt, le chef de l'État a accepté le principe d'une diminution de la base de remboursement des spécialités homéopathiques par l'Assurance maladie. L'avis de la Haute Autorité de santé (HAS) dévoilé le 28 juin sur l'inefficacité de l'homéopathie sera donc suivi d'effet, ainsi que s'y est engagée Agnès Buzyn à plusieurs reprises. Mais quid du contenu de la décision ? Deux options s'offrent à l'exécutif : dérembourser complètement l'homéopathie, comme le demandent, entre autres voix, la HAS, le CNGE, l'académie de médecine ou bien sûr le collectif anti "fakemed". Ce serait l'option privilégiée par Agnès Buzyn, qui a reçu le soutien de Gérald Darmanin et d'Edouard Philippe. La mise en œuvre serait alors différée dans le temps – "peut-être un an", précise l'hebdomadaire dominical – pour permettre aux laboratoires d'absorber le choc.
La second option consisterait à ne rembourser l'homéopathie qu'à 15 %, alors qu'elle est aujourd'hui prise en charge à 30 %. Une solution de compromis, soufflée à Emmanuel Macron par Xavier Betrand, qui aurait l'inconvénient de limiter la portée symbolique de la décision et serait perçue comme un désaveu pour la ministre de la Santé comme pour la HAS. Mais le chef de l'État serait soucieux du coût politique de la mesure. "L'homéopathie est populaire, il ne faut pas emmerder les Français", aurait-il déclaré à plusieurs reprises. Les deux options se distinguent aussi par leur impact financier En cas de remboursement à 15 %, l'Assurance maladie économiserait la moitié des 127 millions d'euros que coûte l'homéopathie tous les ans. En cas de déremboursement total, c'est bien sûr la totalité de la somme qui serait économisée. Mais la TVA sur les granules devrait aussi passer de 2,1 % (taux pour les médicaments remboursés) à 10 % (médicaments non pris en charge), soit un gain d'environ 10 millions d'euros pour Bercy. Évidemment, ces estimations à périmètre constant ne tiennent compte ni de la réduction éventuelle du volume d'homéopathie vendu, ni de l'effet sur l'économie globale d'éventuelles suppressions d'emploi dans le secteur, sans parler du coût social. Le report éventuel des patients de l'homéopathie vers les médicaments conventionnels, mieux remboursés, pourrait également peser sur le budget de l'assurance maladie. Autant d'éléments difficiles, sinon impossibles, à chiffrer de façon prospective. Rendez-vous en fin de semaine pour la décision de l'exécutif. [Avec Le JDD]
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