Le Conseil national de l'Ordre des médecins a pris acte de l'avis de la HAS en faveur du déremboursement de l'homéopathie. Il statuera début octobre sur l'opportunité de maintenir ou non le titre de médecin homéopathe pour les nouveaux praticiens. Bientôt l'heure du choix. Le président du Cnom Patrick Bouet a annoncé mercredi 3 juillet avoir prévu de trancher sur le maintien du titre de médecin homéopathe. "Dès mon élection, j'ai mandaté la section formation, avec les sections Exercice professionnel et Santé publique, pour présenter au moins d'octobre un rapport à l'issue duquel le conseil national décidera s'il maintient le droit au titre ou pas ", a indiqué le généraliste de Villemomble, fraîchement réélu pour un troisième mandat. Rendez-vous le 2 ou 3 octobre pour connaitre la décision de l'Ordre, qui sera prise à la majorité des votes des 58 membres du conseil national. Pourquoi tant de temps ? Si le chapitre scientifique est clos – le CMG, l'Académie de médecine, et dernièrement la HAS ont tous estimé que les granules n'avaient aucune efficacité démontrée –, l'institution ordinale attend encore la décision du gouvernement et surtout les retours des universités pour trancher.
"Il faut que nous rencontrions l’ensemble des universités impliquées dans les DIU d’homéopathie", a ainsi expliqué Patrick Bouet en conférence de presse. La balle est désormais dans le camp des doyens, très divisés sur la question. Si ces derniers s'accordent à supprimer l'ensemble des diplômes d'homéopathie, le titre de médecin homéopathe disparaîtra, confirme le président du Cnom. Mais la conférence des doyens est en fait très divisée sur la question, et son président Jean Sibilia, doyen de la faculté de Strasbourg, n'a jamais fait mystère de sa volonté de conserver l'enseignement de l'homéopathie dans le giron de l'université. Il est donc probable que l'Ordre aura à se prononcer sur la base d'une situation contrastée.
Une chose est sûre : une éventuelle suppression du titre n'affectera pas les médecins homéopathes déjà enregistrés à l'Ordre, mais seulement les futurs diplômés. L'avis défavorable de la HAS ne devrait pas non plus affecter le devenir des plaintes déposées par des médecins homéopathes pour non-confraternité à l'encontre des membres du collectif Fakemed. "Ce sont des affaires disciplinaires qui concernent la forme des échanges, pas leur contenu", a expliqué Patrick Bouet. "Nous laisserons les chambres disciplinaires faire leur travail."
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