"J'ai été coupé net dans mon élan" : Valletoux défend son bilan à la Santé
Invité de la matinale de Public Sénat ce jeudi 4 juillet, l'actuel ministre délégué à la Santé, candidat (Horizons) aux législatives en Seine-et-Marne, a défendu son bilan en matière de politiques de santé, et a dit souhaiter que les travaux engagés se poursuivent après les élections.
J-3 avant le deuxième tour des élections législatives. Après un premier tour où il a obtenu 33,73% des suffrages, dimanche 30 juin, Frédéric Valletoux (Horizons) se retrouve en ballotage face à une candidate du Rassemblement national (RN) dans la 2e circonscription de Seine-et-Marne. Celui qui est encore ministre délégué chargé de la Santé était invité de la matinale de Public Sénat, ce jeudi, pour commenter la situation politique. "L'incertitude n'a jamais été aussi forte à la veille d'un deuxième tour, a déclaré le ministre. On ne sait pas encore quels seront les équilibres à l'Assemblée nationale."
"Rien n'est écrit", a-t-il affirmé, alors que le dernier sondage Harris Interactive donne le RN vainqueur – mais sans majorité absolue. L'ancien président de la Fédération hospitalière de France (FHF) a émis le vœu de voir émerger "une alternative démocrate et républicaine parmi ceux qui, dans l'arc républicain, partagent les mêmes valeurs" mais pas forcément "les mêmes programmes", excluant LFI et le RN et se rangeant derrière Edouard Philippe.
"Ce serait une sacrée maturité de notre démocratie parlementaire de démontrer qu'à l'issue d'une élection où les électeurs ont choisi qui ils souhaitaient envoyer à l'Assemblée nationale, les groupes politiques puissent s'entendre sur un programme de Gouvernement et proposer une alternative à des scénarios dont on nous dit qu'ils sont écrits depuis quelques semaines", a-t-il estimé.
Nommé début février par Gabriel Attal, le ministre délégué à la Santé a reconnu que la majorité présidentielle était "en permanence otage du bon vouloir des uns et des autres". "On ne va pas refaire l'histoire, mais ça n'a pas marché. Aujourd'hui, il faut reconstruire une majorité qui sera forcément différente, elle sera plus large mais aussi plus forte. Une majorité qui nous permette d'échapper aux extrêmes", a-t-il soutenu.
"On a fait atterrir la convention médicale"
Frédéric Valletoux a, par ailleurs, confié avoir été "coupé net dans [son] élan" du fait de la dissolution de l'Assemblée. "Mais je ne suis pas le seul, ce n'est pas grave. Le temps démocratique fait que dans tous les ministères, on a levé le stylo." Et a défendu les travaux qu'il a portés ces cinq derniers mois. "On a lancé plein de sujets", a-t-il exprimé, citant par exemple "la reconnaissance du métier infirmier".
"On avait en quatre-cinq mois réveillé un certain nombre de sujets, et plutôt avec l'assentiment des professionnels. Il y a des choses qu'on a réussi à faire – on a fait atterrir cette convention médicale qui a pataugé pendant 18 mois et qui va, pendant cinq ans, donner un peu de stabilité au système", a-t-il également dit.
Interrogé sur le projet de loi sur la fin de vie, actuellement à l'arrêt après des mois de travaux, Frédéric Valletoux souhaite "qu'il y ait une majorité qui permette de reprendre une partie du travail fait". "Comme elle sera plus large, on discutera sans doute de manière plus large sur les sujets qui doivent arriver au calendrier parlementaire. Je ne sais si ce sera moi ou d'autres qui continueront à suivre ces sujets, mais il n'y a pas de raison, vu l'acuité du problème et du sujet accès aux soins, que les sujets santé ne se fassent pas une bonne place dans le calendrier d'un prochain Gouvernement", a-t-il ajouté.
Pour finir, Frédéric Valletoux a été invité à réagir à un post sur le réseau social X de Patrick Kanner, sénateur du Nord, dans lequel ce dernier appelle le ministre délégué à la Santé à "régulariser d'urgence, avant dimanche", les médecins étrangers qui sont "dans une situation précaire et préoccupante, aggravée par l'instabilité politique que nous connaissons". "Il n'y a pas péril en la demeure", a tenté de temporiser l'ex-patron de la FHF : "Ils sont déjà régularisés, on a résolu 90% des problèmes."
"On a travaillé à la bonne insertion dans le système de santé de ces médecins étrangers qui sont nécessaires, et on a même lancé des projets pour en accueillir un plus grand nombre", a-t-il poursuivi. Citant : "On a facilité leur intégration dans le pays et leur arrivée dans le système hospitalier, on a facilité la reconnaissance de leur diplôme, la validation de leurs connaissances lorsqu'elles nécessitent d'être validées..."
Quant à savoir si leur avenir pourrait être perturbé par une éventuelle arrivée au pouvoir de l'extrême droite, Frédéric Valletoux a déclaré : "La loi aujourd'hui est claire et carrée, et permet une bonne intégration de ces professionnels dont on a besoin et qui font un vrai boulot pour l'hôpital. Avec des si, on peut toujours réécrire la loi…"
[avec Public Sénat]
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