L’OMS alerte sur un type d’intelligence artificielle utilisé en santé
Alors que l’intelligence artificielle (IA) est en passe de devenir un outil pour les médecins, l’OMS tient à émettre quelques avertissements, dans un document publié ce jeudi 18 janvier. Elle vise notamment un type d’IA générative à croissance rapide : les grands modèles multimodaux (LMM).
Ces derniers permettent d’analyser à la fois du texte et/ou des images et/ou des vidéos… en même temps. "Certains affirment que cela imite la pensée et le comportement des humains, et la façon dont ces derniers résolvent des problèmes de façon interactive", explique Alain Labrique, directeur de la santé numérique et de l'innovation à l'OMS. Une technique prometteuse, reconnaît l’OMS : “On prévoit que les LMM seront largement utilisés et appliqués dans les soins de santé, la recherche scientifique, la santé publique et la mise au point de médicaments."
L’OMS souligne cependant que ce type d’IA comporte plusieurs risques : "Les erreurs, les mauvais usages et, en fin de compte, les préjudices causés aux individus sont inévitables". “Il ne faut pas attendre que cette technologie soit déployée dans les centres de santé pour en découvrir les failles et les corriger”, estime-t-elle.
L’OMS tient à avertir, dans un premier temps, au sujet de la réglementation autour de cette technologie. Jeremy Farrar, scientifique en chef de l’OMS, estime que “nous avons besoin d'informations et de politiques transparentes pour gérer la conception, le développement et l'utilisation des LMM". Dans une liste de plus de 40 propositions, elle demande la mise en place de règles pour “garantir que les usagers lésés par un LMM soient correctement indemnisés ou disposent d’autres formes de recours”.
Ces types d’IA sont pour la plupart conçus et développés par des géants de la technologie, ce qui alerte l’OMS sur un “risque d’assoir la domination de ces entreprises”. Elle suggère donc que ce type de technologie puisse aussi être conçu par des professionnels de santé et des patients, en plus des ingénieurs et des scientifiques.
Concernant les données de santé, l’OMS met en garde sur les risques en matière de cybersécurité. Elle appelle également les gouvernements du monde entier à nommer des autorités de régulation pour approuver ou non l’utilisation des LMM dans les soins de santé et les contrôler.
[Avec AFP]
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