Propos "humiliants" et gestes brusques lors d'un accouchement : un gynécologue sanctionné par l'Ordre
Un gynécologue-obstétricien exerçant en Mayenne a reçu un blâme de la chambre disciplinaire du conseil régional de l'Ordre des médecins des Pays-de-la-Loire. Il était accusé par une femme d'avoir fait preuve de "brutalité" pendant son accouchement.
Un gynécologue-obstétricien a écopé, au cours de ce mois de mai, d'un blâme de la chambre disciplinaire de l'Ordre régional des médecins des Pays-de-la-Loire. Ce praticien, remplaçant au CH de Mayenne, était accusé de ne pas avoir eu un comportement "conforme aux règles de déontologie" lors d'un accouchement, rapport Actu.fr.
Les faits remontent à l'été 2021 : une femme reproche au gynécologue d'avoir fait preuve de "violences physiques et psychologiques" durant son accouchement. Selon la patiente, le médecin aurait tenu des propos "humiliants" et "anxiogènes". Elle lui reproche également d'avoir utilisé des ventouses "pendant cinquante-huit minutes" pour extraire sa fille, et ce jusqu'à la "scalper", notent nos confrères. D'après la décision de la chambre disciplinaire, l'enfant est née avec un céphalhématome et une dermabrasion.
Absence de consentement et "brutalité"
Si les parents de cette dernière avaient élaboré un "projet de naissance" apaisé et sans forceps, des difficultés pendant l'accouchement ont justifié l'utilisation de ventouses, d'après les informations avancées lors de l'audience, en février dernier. Toutefois, si la patiente affirme avoir "accepté des écarts par rapport [à son] projet de naissance", elle estime que le médecin n'a pas "recherché à obtenir son consentement s'agissant de certains gestes pratiqués" et a fait preuve de "brutalité".
Ce dernier n'a pas contesté la réalité des faits, indique Actu.fr. Il s'est toutefois dit "sidéré" d'avoir appris que la patiente avait déposé une plainte ordinale. Selon l'avocate de ce dernier, qui s'est exprimée lors de l'audience de février, le praticien a simplement dû gérer une "situation de crise et d’urgence" face à "une parturiente au bout de sa fatigue et de son effort".
Dans ce contexte, la chambre disciplinaire a rejeté la plainte de la mère de famille, "dans la mesure où le médecin exerçait une 'mission de service public' au CH de Mayenne", soulignent nos confrères. Seuls le ministère de la Santé, la préfecture, l'ARS, le procureur de la République ou encore le conseil de l'Ordre des médecins auraient pu être habilité à le poursuivre sur le plan disciplinaire. La chambre disciplinaire l'a toutefois sanctionné, car le conseil régional de l'Ordre s'est "associé" à la plainte.
[avec Actu.fr]
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