Le Gouvernement a confirmé lundi la suppression du régime de sécurité sociale spécifique des étudiants, qui seront progressivement rattachés au régime général à partir de la rentrée 2018, au grand dam des mutuelles étudiantes qui géraient leur couverture santé depuis l'après-guerre.
"Conformément aux engagements pris, tous les nouveaux étudiants entrant dans l'enseignement supérieur seront rattachés dès la rentrée 2018 au régime général de l'Assurance maladie", a ainsi annoncé la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, lors d'une conférence de presse. "En 2019, ce sera le cas de l'ensemble des étudiants", précise le plan dévoilé par Frédérique Vidal et le Premier ministre Edouard Philippe pour améliorer logement, pouvoir d'achat et santé des étudiants... Et faire passer la réforme de l'entrée à l'université. Ce n'est pas une surprise mais "forcément nous sommes déçus", a déploré auprès de l'AFP le président de la LMDE, Romain Boix, pour qui la menace planait depuis une promesse du candidat Macron. Frais de gestion trop élevés, remboursements tardifs, carte vitale non délivrée... Ces dernières années, le Sénat, la Cour des comptes mais aussi l'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir ont multiplié les critiques à l'encontre des mutuelles étudiantes. La LMDE, alors plombée par une dette colossale de 35 millions d'euros, avait été placée sous sauvegarde judiciaire en 2015, avant de voir la majorité de ses prérogatives transférées à l'Assurance maladie en octobre de la même année. Depuis, les affiliés de la LMDE ont ainsi, déjà, leur couverture de base gérée par le régime général, la LMDE s'occupant des affiliations ou des actions de prévention. La réforme annoncée par le gouvernement prévoit d'aller plus loin avec la "suppression" pure et simple du régime des étudiants et la fin de l'affiliation par les mutuelles, selon Romain Boix et son homologue du groupe de mutuelles étudiantes régionales EmeVia, Ahmed Hegazy. "C'est un acquis qui disparaît", a regretté Ahmed Hegazy, soulignant l'expertise des mutuelles pour des jeunes mal informés des complexités du système de santé. De "nombreuses questions restent en suspens", estime-il en outre, inquiet pour les 600 salariés des mutuelles régionales, même si le Gouvernement propose à une partie d'entre eux de rejoindre les CPAM. Un peu plus de 430 salariés de la LMDE ont ainsi déjà rejoint les rangs du régime général, selon son président. Autre point d'interrogation, le financement de la sécu des étudiants, le Premier ministre ayant annoncé la suppression de la cotisation dédiée, de 217 euros par étudiant non boursier, pour leur redonner 100 millions d'euros de pouvoir d'achat. Celle-ci sera remplacée par une "cotisation de vie étudiante" couvrant les champs de la santé mais aussi du sport ou de la culture. Les mutuelles étudiantes espèrent désormais conserver un rôle dans les actions de prévention à destination des étudiants, comme le leur promet le gouvernement, sans plus de précisions. [Avec AFP]
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M A G
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