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Les 5 éléments qui favorisent vraiment l'installation des jeunes médecins généralistes

Quels critères déterminent l'installation des jeunes généralistes ? C'est la question à laquelle ont cherché à répondre l'Anemf, l'Isnar-IMG et Reagjir dans un nouveau rapport, publié ce mardi 8 octobre. Les représentants des étudiants et jeunes généralistes souhaitent ainsi "éclairer" les débats à l'approche de la présentation du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2025. Ils proposent quatre leviers d'action pour favoriser l'installation.

08/10/2024 Par Chloé Subileau
Démographie médicale Remplacement Internat
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Ils souhaitent "éclairer" les débats autour du prochain projet de loi de finances de la Sécurité sociale, qui devraient naturellement se porter sur "l'épineuse question de l'accès aux soins". Ce mardi 8 octobre, les représentants des étudiants en médecine, internes et jeunes généralistes ont publié un rapport sur les déterminants du projet professionnel des futurs médecins généralistes. Basé sur une "revue minutieuse de la littérature", ce travail "vise à étudier les facteurs influençant les médecins généralistes décidant de faire le choix de l’installation en tant que médecin traitant ainsi que les facteurs pouvant influencer le lieu de leur installation", écrivent l'Anemf, l'Isnar-IMG et Reagjir*, en préambule de ce rapport. 

Ce dernier, qui vise à aiguiller "au mieux" d'éventuelles "décisions politiques ultérieures", repose sur l'analyse de 21 thèses de médecine générale, ainsi que de deux enquêtes menées précédemment par l'Isnar-IMG (publiée en janvier 2020) et de l'Ordre des médecins (publiée en avril 2019).  

Le document présenté ce mardi avance cinq principaux déterminants à l'installation, à commencer par "l'exposition professionnelle répétée", peut-on lire. Derrière ce critère, les représentants des carabins et jeunes généralistes incluent "la réalisation de stages ambulatoires", qui apparaît comme "un facteur favorisant la projection dans un exercice ambulatoire ultérieur". L'activité de remplacement est également essentielle, tout comme la collaboration qui créée "un ancrage au sein d'une équipe avec un investissement progressif autour d'un projet commun".   

Des aides "humaines" plutôt que financières 

Deuxième critère : les conditions d'exercice. Elles sont "un ensemble de critères indispensables pour envisager un projet d'installation", soulignent les trois organisations, qui pointent ainsi l'importance du travail d'équipe - notamment pluriprofessionnel, la présence d'autres professionnels sur le territoire, la possibilité d'organiser et de maîtriser ses conditions d'exercice, ou encore la recherche d'une stabilité financière. 

Dans leur rapport, l'Anemf, l'Isnar-IMG et Reagjir notent également "la vocation" comme critère déterminant l'installation, celle-ci étant "facteur d'épanouissement personnel". "La possibilité de suivre une patientèle au long cours et de développer une pratique diversifiée polyvalente sont des critères influençant les jeunes médecins généralistes dans leur projet professionnel d'installation", écrivent les représentants.  

Ils identifient, par ailleurs, un autre critère, celui des "occasions de rencontres professionnelles" qui créent des opportunités pour s'installer. Ces rencontres – qui peuvent mener à l'établissement d'un projet professionnel commun – dépendent généralement d'événements professionnels (congrès, formations médicales…) mais aussi de stages d'internes, cite le rapport.   

Dernier critère déterminant pour l'installation : les aides. Selon les auteurs du rapport, les aides financières restent "peu impactantes dans la décision de s'installer, relevant dans certains cas davantage d'un effet d'aubaine que d'un facteur favorisant". Les aides "humaines" sont, en revanche, plus "cruciales car facilitantes". "L’accompagnement dans les démarches administratives et dans la maturation du projet professionnel favorise la concrétisation d’une installation en levant les appréhensions et les freins liés à la complexité de la création d’une entreprise médicale", détaillent les représentants.  

Ce qui détermine le lieu d'installation

Au-delà de ces critères, le rapport s'intéresse à ceux déterminants le lieu d'installation. Les caractéristiques intrinsèques à chaque territoire y sont centrales ; parmi elles, "on peut noter l'offre de services publics disponibles, la présence d'une offre diversifiée de loisirs [ou] une vie culturelle riche". De plus, les auteurs portent une attention particulière aux critères personnels des jeunes médecins. "Le cadre de vie (urbain/rural) doit être en adéquation avec le souhait du professionnel", écrivent-ils.  

Enfin, "le choix d'un territoire d'installation dépend également de critères professionnels, afin de pouvoir disposer de conditions d'exercice favorables, à la fois pour le médecin, mais [aussi] pour pouvoir offrir des soins de qualité à la population". Parmi ces critères, la présence de suffisamment de professionnels sur le territoire, associés à l'existence de structures telles que des CPTS, des hôpitaux de proximités…, est prise en compte. 

Les critères financiers et les aides – financières et humaines – sont, là encore, considérés comme un élément déterminant le lieu d'installation. 

Face à ces constats, les représentants des futures blouses blanches et des jeunes généralistes identifient quatre leviers d'action dont les décideurs devraient se saisir pour encourager l'installation, et ainsi améliorer l'accès aux soins en France. Parmi ces solutions, la formation est centrale pour les auteurs du rapport. S'ils considèrent "bénéfique" de former plus de généralistes, "il s'avère surtout indispensable d'opérer un véritable virage ambulatoire de la formation pour renforcer l'exposition des étudiants" à cet exercice et "les ancrer dès leurs études dans les territoires les plus déficitaires". Pour y parvenir, la formation de maîtres de stage universitaires doit être renforcée ; les aides au transport et au logement doivent, elles, être améliorées.  

Le rapport note également l'importance de créer des antennes universitaires dans les zones sous-dotées, afin de permettre le recrutement d'étudiants issus de ces territoires qui, en général, sont plus enclins à s'y installer par la suite.  

Le deuxième levier d'action mis en évidence est celui de l'amélioration des conditions d'exercice des généralistes installés. En effet, "limiter les contraintes administratives et alléger la charge de travail devrait être une des préoccupations centrales", résume le rapport, qui propose, entre autres, de soutenir le travail en équipe, de faciliter l'embauche d'assistants médicaux, et de renforcer la place des remplaçants pour "permettre aux médecins de continuer à se former et à prendre des congés sans devoir délaisser leurs patients".  

Ne pas "céder à l'appel" de la coercition 

De plus, le document appelle les décideurs politiques à travailler sur l'accompagnement, en particulier humain, des médecins. Le soutien aux jeunes praticiens "lors de la construction de leur projet professionnel serait un levier efficace", est-il notamment écrit. En ce sens, le déploiement des guichets uniques départementaux actés dans la LFSS de 2023 devrait être accentué.  

Enfin, le dernier levier d'action repose sur la nécessité d'améliorer l'attractivité des territoires dans leur ensemble afin d'attirer les professionnels de santé dans ces derniers. "Pour cela, développer les services publics, les transports, l'offre de services culturels et de loisirs sur l'ensemble des territoires pourrait sans aucun doute être un levier efficace", insiste le rapport.  

Toutes ces propositions sont essentielles, selon le président de l'Isnar-IMG, "pour façonner une politique d'accès aux soins équitable et pérenne". Et ce, "sans céder à l'appel de mesures coercitives dommageables", souvent avancées dans le débat public comme solution pour lutter contre le manque de praticiens dans certains territoires, estime Bastien Bailleul. Ce rapport "doit constituer le socle de toute réflexion, et guider les débats relatifs à l'accès aux soins et [à] l'organisation du système de santé", acquiesce Lucas Poittevin, à la tête de l'Anemf.  

 

*Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), Intersyndicale nationale autonome représentative des internes en médecine générale (Isnar-IMG) et Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (Reagjir). 

Faut-il limiter l'installation des médecins dans les zones sur-dotées ?

LÉa Thomas

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Non

L'OMS estime que moins de 2,3 médecins pour 1 000 personnes ne permettent pas de couvrir les besoins primaires en termes de soins ... Lire plus

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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 mois
tellement évident (sauf pour ceux qui ne sont pas soignants et pourtant qui décident pour nous !)
 
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