Plus de jeunes, plus de femmes, plus de salariés : l'Ordre dévoile le nouveau visage des médecins
Le cru 2024 vient de tomber. Le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) vient de publier son Atlas annuel de la démographie médicale en France. Et les tendances observées depuis quelques années se concrétisent et s'amplifient. Le salariat prend le pas sur le libéral, les femmes médecins sont désormais majoritaires et la moyenne d'âge des praticiens est en baisse. L'Ordre constate même un léger sursaut de la démographie médicale.
Le sursaut est léger mais il a le mérite d'exister. Au 1er janvier 2024, l'Ordre recensait 237 300 médecins en activité inscrits au tableau, soit une variation positive de l’effectif de +10% par rapport à 2010 et +1,4% par rapport à 2023.
Une croissance qui s'accompagne d’un rajeunissement de la profession marquée par un âge moyen des médecins en activité régulière qui s'établit désormais à 48,2 ans (contre 50,2 ans en 2010) ; la part des moins de 40 ans représente 31.2% de l'effectif et celle des médecins de 60 ans et plus, 23%.
De plus, la profession médicale se féminise : 51,8 % des médecins actifs réguliers sont des femmes, contre 40 % en 2010. Ainsi au 1er janvier 2024, ce sont 103 198 femmes et 95 891 hommes qui étaient inscrits comme médecins en activité régulière. Le rajeunissement des médecins est à mettre en corrélation avec la progression de la féminisation, constate l'Ordre. En effet, chez les moins de 40 ans, les femmes représentent 60,3% de l’effectif.
-12% de libéraux, +15% de salariés
L’activité salariée apparaît de plus en plus attractive. Alors qu’en 2010, elle représentait 41,9% des médecins en activité régulière, elle compte désormais pour 48,7% en 2024, détrônant ainsi l’activité libérale. Ainsi, entre 2010 et 2024, l’effectif des médecins en activité régulière ayant un statut libéral exclusif a diminué de -12,2% et celui des médecins en exercice mixte de -12% tandis que celui des salariés a augmenté de +15,7% sur cette même période.
L’activité libérale exclusive reste toutefois le mode d’exercice privilégié des généralistes et des spécialistes chirurgicaux. En effet, pour ces deux groupes de spécialité, les taux de libéraux exclusifs sont respectivement de 56,5% et 44,6% en 2024. Au sein des autres spécialités médicales en revanche, c’est bien l’activité salariée qui prime puisqu’elle regroupe 59% des médecins en activité. En revanche, l'Ordre constate que les femmes généralistes sont près de deux fois plus nombreuses que les hommes à choisir une activité salariée.
Les médecins à diplômes étrangers sont de plus en plus nombreux à exercer en France. Au 1er janvier 2024, ce sont 27 894 médecins en activité régulière qui ont obtenu leur diplôme à l’étranger, soit une variation positive de +95,4% par rapport à 2010 où le nombre de ces médecins en activité régulière s’élevait à 14 274. Alors qu’en 2010 ils comptaient pour 7,1% des médecins en activité, ils représentent désormais 13,1% d'entre eux en 2024. Parmi les médecins en activités, les praticiens à diplôme étrangers représentent 21% des spécialistes chirurgicaux ,17,4% des spécialistes médicaux et 6,1% des généralistes. La plupart ont obtenu leur diplôme en dehors de l'UE, principalement en Algérie, en Tunisie et en Syrie. Au sein de l'UE, la Roumanie, la Belgique et l’Italie sont les trois principaux pays d’obtention de diplôme des médecins en activité.
A l'échelle régionale, les régions les mieux dotées en médecins en activité sont la Provence-Alpes-Côte-d’Azur, l’Ile-de-France et la Réunion avec respectivement 422,7, 387,0 et 381,8 médecins en activité pour 100 000 habitants. A l’inverse, les régions présentant les densités les plus faibles sont la Guyane (255,7), le Centre-Val-de-Loire (260,2) ainsi que la Normandie (308,4).
Dans le détail des densités régionales par spécialités, les constats diffèrent légèrement. Les région Centre-Val-de-Loire et Normandie apparaissent systématiquement parmi les moins bien dotées, avec des densités les plus faibles. L’Ile-de-France est l’une des régions les mieux dotées chez les spécialistes médicaux et chirurgicaux mais compte parmi les plus faibles densités chez les généralistes. La Provence-Alpes-Côte-d’Azur quant à elle figure systématiquement parmi les régions les mieux dotées, quel que soit le groupe de spécialité.
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