Dengue : le vaccin recommandé dans les DROM
Dans un contexte de succession d’épidémies de dengue dans les départements et régions d’Outre-mer, la Haute autorité de santé (HAS) a décidé de recommander l’utilisation du vaccin préventif Qdenga (laboratoire Takeda) dans ces territoires, sous certaines conditions.
Dans un contexte de succession d’épidémies de dengue dans les départements et régions d’Outre-mer, la Haute autorité de santé (HAS) a décidé de recommander l’utilisation du vaccin préventif Qdenga (laboratoire Takeda) pour les adultes de 17 à 60 ans avec comorbidités, résidant dans les territoires français d’Amérique (Antilles et Guyane), à Mayotte et à La Réunion, ainsi que pour les enfants de 6 à 16 ans ayant déjà été infectés par la dengue.
Cette décision repose sur des données épidémiologiques : multiplication des épidémies ces dernières années dans le DROM, constituant un fardeau pour le système de santé ; adultes ayant des comorbidités particulièrement atteints ; ainsi que les enfants (surtout aux Antilles et en Guyane).
En outre, bien que généralement bénigne, la dengue expose à des formes sévères, en particulier en cas de réinfection. La dengue a, en effet, la particularité de posséder 4 sérotypes différents : DENV-1, 2, 3 et 4. "Lorsqu’un individu est infecté par l’un d’entre eux pour la première fois, il est généralement immunisé à vie contre ce sérotype, mais seulement de façon incomplète et temporaire contre les autres. Une infection ultérieure par un autre sérotype viral augmente alors le risque de complications et de forme sévère ; les anticorps (dits facilitants) ne neutralisent pas le virus, mais facilitent au contraire son entrée et sa réplication dans les cellules immunitaires".
Deux doses espacées de trois mois
Enfin, les données vaccinales sont positives. Qdenga, qui a obtenu son autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne en décembre 2022, a montré une efficacité sur la prévention des infections symptomatiques entre 52 et 81% (selon le sérotype) chez les enfants de 6 à 16 ans précédemment infectés par le virus ; et de 78 à 98% sur la prévention des hospitalisations. En revanche, les taux étaient moins bons chez les enfants de moins de 6 ans.
En revanche, le vaccin n’est pas recommandé chez les sujets séronégatifs pour la dengue du fait d’une absence d’efficacité, mais aussi de l’impossibilité d’exclure un risque de formes sévères chez les personnes séronégatives vaccinées puis exposées aux sérotypes DENV-3 et DENV-4. Globalement, cependant, la tolérance était bonne quel que soit le statut sérologique des sujets étudiés.
Le schéma vaccinal recommandé comprend deux doses espacées de trois mois, à réaliser entre deux épidémies, et au moins six mois après une infection. "La nécessité d’une dose de rappel n’a pas encore été établie", précise la HAS. Une surveillance rapprochée est recommandée pour les personnes drépanocytaires. Enfin, Qdenga est contre-indiqué chez les sujets immunodéprimés, les femmes enceintes ou allaitantes.
Références :
D’après un communiqué de la Haute Autorité de Santé (HAS, 17 décembre)
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