L'épidémie de dengue a commencé mi-2023 et s'est accélérée depuis début janvier avec 800 nouveaux cas déclarés en moyenne par semaine. Les zones tropicales et intertropicales, comme la Guyane, sont habituées à ces épidémies qui reviennent, en général, tous les trois à cinq ans et durent 12 à 18 mois. Cependant, d'après Santé publique France, 5 800 cas confirmés de dengue ont été recensés dans ce département amazonien de 300 000 habitants depuis le début de l'année 2023, dont 2 996 déjà en 2024. "Nous sommes en phase de circulation active avec plus de 800 cas déclarés par semaine depuis le début de l'année", a confirmé le 6 février le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS), Dimitri Grygowski, lors d'un point presse. L’intensité de cette épidémie peut s’expliquer, en partie, par la circulation concomitante de deux génotypes de la dengue sur les quatre existants ainsi que par la saison des pluies, qui multiplie les zones d'eau stagnante et donc les gîtes larvaires. La semaine dernière, l'impact restait "relativement limité" sur le système de santé guyanais, l'infection générant "8 à 10% d'activité en plus" pour les urgences des hôpitaux de Kourou et de Cayenne. Une cellule de suivi associant les services de l'Etat et la Collectivité territoriale de Guyane (CTG) a été activée le 6 février en vue de mesures "pour freiner cette dynamique autant que possible", a indiqué le préfet Antoine Poussier. Le lendemain, le représentant de l'État a signé un arrêté pour accélérer l'enlevage des véhicules hors d'usage, nombreux sur les bords de route et "qui constituent des gîtes à moustiques facilitant la propagation de la dengue". De son côté, la CTG a promis d'"augmenter ses moyens humains et matériels" dans le domaine de la démoustication, dont elle a la compétence. Son président Gabriel Serville évoque une "épidémie d'une ampleur que nous n'avons pas connue depuis une vingtaine d'années". D'après les travaux de l'Institut Pasteur, les épidémies de dengue sont de plus en plus rapprochées et intenses du fait notamment de la pression démographique. Le changement climatique favorise aussi sa circulation et la maladie "gagne du terrain, notamment dans le sud de l'Europe depuis l'arrivée du moustique tigre", selon le directeur de l'Institut Pasteur de Cayenne, Christophe Peyrefitte.
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