Article modifié le 20/10/2023 : ajoute la réaction de la FNI
Les pharmaciens d’officine sont désormais autorisés à vacciner en dehors de leur officine, notamment pour participer à la campagne de vaccination contre les HPV au collège mais également dans les Ehpad ou au domicile du patient, annonce l'Uspo, qui a eu récemment confirmation de cette "avancée importante" par le ministère de la Santé. Cette confirmation fait suite au décret du 8 août dernier qui a étendu les compétences vaccinales des pharmaciens, précise Pierre-Olivier Variot, président du syndicat.
Comme pour la vaccination en officine, cela concerne tous les vaccins du calendrier et tous les patients âgés de 11 ans et plus. Mais pour l'Uspo, c'est surtout "une opportunité supplémentaire de vacciner les patients qui ne peuvent pas se déplacer"… "et qui ne sont pas déjà en relation avec un autre professionnel de santé (infirmier, médecin, etc.)". Le syndicat insiste d'ailleurs sur la nécessaire "collaboration avec tous les professionnels de santé" et sur le "respect du choix du patient".
L'Uspo salue un nouveau gage de "reconnaissance" par le ministère du "rôle du pharmacien dans la stratégie de vaccination et de prévention", et demande à l'Assurance maladie qu'il se traduise par une "rémunération adaptée".
Casus belli pour les infirmières libérales
De son côté, la Fédération nationale des infirmiers (FNI), syndicat représentatif des Idel, s'est insurgée contre cette annonce qui rallume "la guerre entre pharmaciens et infirmiers", allant jusqu'à la qualifier de "manipulation" dans un communiqué diffusé ce vendredi 20 octobre. "La FNI exige des clarifications immédiates de la part du ministère de la Santé. Si celui-ci a réellement fait à l’Uspo les promesses dont ce syndicat se targue, il devra en répondre devant les infirmiers libéraux", lance le syndicat. "Les soins infirmiers à domicile réalisés par les 140 000 infirmières et infirmiers libéraux 7/7, toute l’année y compris les jours fériés, n’ont pas vocation à être démantelés pour s’attirer les bonnes grâces d’un syndicat de pharmaciens", à l'approche de nouvelles négociations conventionnelles avec la Cnam, pointe l'organisation. La FNI rappelle que la vaccination n'est pas "une machine à cash" mais "mais le point de départ d’une démarche de prévention essentielle à la préservation de la santé des patients et à l’amélioration de la santé publique".
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