Pharmaciens, infirmières et sages-femmes peuvent officiellement prescrire les vaccins du calendrier vaccinal

10/08/2023 Par Louise Claereboudt
Santé publique
Depuis ce jeudi 10 août, les pharmaciens, infirmières et sages-femmes sont autorisés à prescrire l’ensemble des vaccins du calendrier vaccinal, à l’exception des vaccins vivants atténués chez les personnes immunodéprimées, à certaines conditions.

C’est officiel. Plusieurs textes parus ce mercredi 9 août au Journal officiel actent l’élargissement des compétences vaccinales des pharmaciens, infirmières et sages-femmes. En l’occurrence, un décret autorise les pharmaciens et infirmières à prescrire l’ensemble des vaccins du calendrier vaccinal aux personnes de 11 ans et plus. Un autre décret autorise les sages-femmes à prescrire les vaccins du calendrier vaccinal "à toutes les personnes pour lesquelles ces vaccinations sont recommandées". Ces trois professions ne peuvent en revanche pas prescrire des vaccins vivants atténués aux personnes immunodéprimées. Les textes donnent également leur feu vert aux pharmaciens et infirmières pour l’administration des vaccins qui figurent sur le calendrier vaccinal aux 11 ans et plus conformément aux recos en vigueur. Les sages-femmes peuvent quant à elles administrer les vaccins à toutes les personnes pour lesquelles ces vaccinations sont recommandées, sans limite d’âge, indique un décret, tout comme les internes en médecine, "sous la supervision d'un maître de stage". Les étudiants en 3e cycle des études pharmaceutiques se voient également autorisés à administrer les vaccins aux personnes de 11 ans et plus, "sous la supervision d'un maître de stage" et "sous réserve d'avoir suivi les enseignements théoriques et pratiques relatifs à la vaccination dans le cadre de leur formation initiale, ou la formation spécifique à la vaccination contre" le Covid-19.

Pharmaciens et infirmières sont par ailleurs autorisés à prescrire et administrer les vaccins contre la grippe saisonnière aux personnes âgées de onze ans et plus, "ciblées ou non ciblées par les recommandations vaccinales", stipule un arrêté. Les internes en médecine et sages-femmes peuvent également les administrer, sans limite d’âge.   Obligation de formation Pour pouvoir prescrire, les infirmières et pharmaciens devront suivre une formation théorique de 10h30, s’ils n’ont pas déjà reçu les enseignements spécifiques lors de leur formation initiale. De même, pour pouvoir administrer les vaccins, les pharmaciens devront suivre un second module, pratique, de 7 heures. Ils en seront toutefois dispensés s’ils ont déjà suivi une formation à l'administration de vaccins ou spécifique à la vaccination Covid, peut-on lire dans un autre arrêté.   Obligation de déclaration Les pharmaciens et infirmières doivent par ailleurs déclarer auprès de leur Ordre professionnel leur activité de prescription (et d’administration pour les premiers).

  Obligation d’information En outre, sages-femmes, pharmaciens et infirmières doivent inscrire "dans le carnet de santé, le carnet de vaccination ou le dossier médical partagé de la personne vaccinée ses nom et prénom d'exercice, la dénomination du vaccin administré, la date de son administration et son numéro de lot. A défaut de cette inscription, ils délivrent à la personne vaccinée une attestation de vaccination qui comporte ces informations", précisent les textes parus au JO. "En l'absence de dossier médical partagé et sous réserve du consentement de la personne vaccinée, ils transmettent ces informations à son médecin traitant" via une messagerie sécurisée.   "Un pas essentiel pour faciliter l’accès à la vaccination" Dans un message posté sur le réseau social X (anciennement Twitter), le nouveau ministre de la Santé a souligné un "pas essentiel pour faciliter l’accès à la vaccination et améliorer la prévention" et salué le travail de son prédécesseur, François Braun, qui a "porté cette évolution".

De son côté, l’Association nationale des étudiantes sages-femmes (ANESF) a applaudi "une belle avancée pour la profession". "Malgré les oppositions de certains, le ministère a très vite compris qu’il fallait compter sur la pharmacie pour améliorer la couverture vaccinale", s’est réjoui l’Union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo) dans un communiqué. L’élargissement des compétences vaccinales des pharmaciens est une "avancée importante" que "nous devons aux pharmaciens d’officine", a estimé le syndicat, soulignant leur "investissement" dans le cadre des campagnes de vaccination contre la grippe ou le Covid. "Cette évolution valorise notre rôle dans une stratégie de prévention ambitieuse et nous positionne comme un acteur majeur de la politique vaccinale de notre pays", conclut-il.

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36 commentaires
5 débatteurs en ligne5 en ligne
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Débatteur Renommé
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
Déjà que nous, on se pose parfois deux mille questions sur l'indication, la contre-indication d'un vaccin ou le schéma vaccinal pour un même vaccin (je rappelle que la prescription reste un acte indiv
Photo de profil de Isabelle D
474 points
Débatteur Renommé
il y a 1 an
Mon avis de pharmacien sur mon implication de pharmacien : personnellement je ne suis pas médecin ! Les vaccins seraient-ils devenus des médicaments "non à risque" ? L'examen et la prescription médi
Photo de profil de B M
4,6 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 1 an
Quelle avancée!!! essentielle! Au moins 10 sec économisée (et gratuite) par consultation de médecin. (Donc ça coutera plus cher à la sécu, c'est tout à fait dans l'ère du temps). Avec un beau bordel e
 
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