Une “incompréhension totale”, s’est exprimé l’hôpital Fondation Rothschild par voie de communiqué dès le 20 février, puis via les médias. “Une fois de plus, l’hôpital public et ses acteurs auront à supporter le poids financier des techniques innovantes porteuses d’améliorations significatives du service rendu à nos compatriotes”, ont déploré la Société française de neuroradiologie (SFNR) et la Société française neurovasculaire. Nombreux sont les médecins à s’être élevés, depuis ces derniers jours, contre la décision prise par la DGOS de dérembourser, à compter du 1er mars, les cathéters de thrombo-aspiration, un dispositif médical de pointe pour le traitement des AVC. Conséquence : la prise en charge de ces dispotifs médicaux incombe aux hôpitaux. Or, le kit est onéreux : le prix moyen est d’environ 1 500 euros. Avant le 1er mars, ces DM figuraient sur les “listes en sus”, dispositifs dérogatoires de financement, permettant aux patients de bénéficier d’un accès équitable aux traitements innovants et coûteux. Cette prise en charge, cumulée au remboursement pour la prestation hospitalière, permettait aux hôpitaux d’être remboursés, explique Le Monde, à hauteur de 11 500 euros au total pour un patient traité pour un AVC. Or cette radiation des cathéters de la liste fait baisser cette enveloppe de 13%, explique le quotidien. Et alors que, traditionnellement, de telles mesures s’accompagnaient d’une réévaluation à la hausse du tarif de la prestation hospitalière, ce n’est ici pas le cas. Il n’y a “aucun réhaussement”, fait savoir Rothschild. Pour l’établissement, “cette sanction financière pour les hôpitaux entre en opposition totale avec l’engagement pris par le ministre de la Santé de ‘tourner le dos à la logique comptable’ dans la régulation de notre système de santé”. Réalisant en moyenne 300 thrombectomies par an, l'établissement estime sa perte sèche à “450 000 euros”.
Les cathéters de thrombo-aspiration sont pourtant essentiels pour réaliser des thrombectomies mécaniques, ces interventions qui consistent à retirer le caillot obstruant l’artère cérébrale du patient, qui, rappelle l’hôpital fondation Rothschild, ont “démontré, en France et dans le monde, son efficacité pour réduire la mortalité et les handicaps des personnes victimes d’AVC”. Pour l’établissement, les conséquences du déremboursement sont nombreuses : “perte de chance pour les patients, coup d’arrêt donné à la dynamique de développement des centres de thrombectomie mécanique sur tout le territoire, sanction financière de l’innovation et signal de défiance adressé aux équipes médicales engagées dans la lutte contre cette maladie qui frappe plus de 150 000 personnes en France chaque année”. [Avec Le Monde, France Info]
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