Phase chronique post AVC : la HAS publie de premières recommandations sur la rééducation à mettre en place
La rééducation des fonctions motrices et cognitives sur le long terme permet de réduire les séquelles et d’améliorer l’autonomie et la qualité de vie du patient. Pour les 150 000 personnes touchées chaque année par un accident vasculaire cérébral (AVC), la rééducation des fonctions motrices et cognitives sur le long terme est fondamentale. En plus de la prise en charge précoce au moment de la phase aigüe de l’AVC, cette prise en charge chronique peut limiter les séquelles et améliorer la qualité de vie. C’est pourquoi, la Haute Autorité de Santé (HAS) vient de publier ses premières recommandations concernant la rééducation durant la phase chronique, - c’est-à-dire au-delà de 6 mois après l’AVC -. Destiné à l’ensemble des professionnels de santé impliqués (médecins prescripteurs et rééducateurs, notamment les masseurs-kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes…), ce texte a pour objectif d’optimiser et d’harmoniser les pratiques. Dans chaque situation, il précise la pertinence, les indications et les modalités de la rééducation lors de cette phase de la pathologie. Et un tableau résume pour chaque type de thérapie, la recommandation et le niveau de preuve scientifique Lutter contre les troubles moteurs Cette rééducation est axée à la fois sur les fonctions motrice et cognitive. L’altération de la fonction motrice, tout d’abord, est en effet, très fréquente au décours d’un AVC et « impacte fortement la vie quotidienne et l’autonomie du patient » rappelle la HAS. Les méthodes thérapeutiques pratiquées sont variables et doivent être adaptées au patient. Elles peuvent être manuelles ou nécessiter des instruments. Elles peuvent aussi inclure des programmes d’activité physique. « Après un AVC, un manque d’activité physique entraîne en effet des conséquences néfastes sur la fonction cardio-respiratoire, sur le fonctionnement des muscles, et peut aussi impacter psychologiquement les patients. Il est bien sûr primordial d’effectuer ces exercices dans le cadre d’une prise en charge médicalisée avec un accompagnement adapté par un rééducateur » détaille l’institution de santé Des techniques faisant appel à la réalité virtuelle peuvent aussi être utilisées, « mais doivent être associées à d’autres méthodes pour une efficacité optimale ». En revanche, la HAS ne recommande pas la rééducation assistée par robotique, ou la balnéothérapie par manque de données scientifiques prouvant leur efficacité. Mieux gérer les altérations cognitives Concernant les fonctions cognitives, la rééducation a aussi une place majeure. Elle « aide le patient et son entourage à apprendre à gérer les troubles cognitifs induits par les lésions cérébrales provoquées par l’AVC. Là encore, l’objectif est d’améliorer la qualité de vie du patient et de diminuer l’impact des séquelles sur son quotidien et celui de ses proches ». Il s’agit en particulier de prendre en charge les troubles de la mémoire qui sont fréquents, qui peuvent subsister longtemps, et qui peuvent être à l’origine de dépressions ou autres troubles psychologiques importants qui impacte l’autonomie et le bien-être du patient. Il peut s’agir aussi de difficultés à la planification et la réalisation de tâches, ou de troubles de l’attention. La rééducation peut alors fournir des mesures de compensation, grâce à des aides internes ou externes (listes, agendas, alarmes, aides humaines, etc.) et à l’acquisition de compétences d’adaptation. La HAS souligne là encore l’utilité de l’activité physique dans ce cadre aussi. Celle-ci doit être « aérobie », c’est-à-dire peu intense mais maintenue. Elle permet, en particulier « d’améliorer la vitesse de traitement des informations ». En cas d’aphasie, plusieurs méthodes ont démontré des bénéfices. C’est le cas, en particulier, de la méthode de stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) et de la rééducation informatisée du langage, qui doit être accompagnée par un thérapeute. L’implication de l’aidant ou du partenaire est aussi nécessaire. « En revanche, l’état actuel des connaissances scientifiques ne permet pas de recommander les méthodes telles que l’acupuncture ou la musicothérapie » souligne la HAS. Cette rééducation sera accompagnée d’un suivi psychologique si besoin.
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