“Pour être très clair, si nous prenons la dernière année où nous avons vécu avec Simon, il y a eu 364 jours de bonheur partagé avec aucune idée suicidaire, le 365e jour a été cette soirée d’intégration maudite.” Dix jours après la découverte sous un pont autoroutier du corps de Simon, étudiant en médecine à Lille, son père veut découvrir ce qui lui est arrivé.
Très mobilisé sur les réseaux sociaux, il affirme que le jeune homme, âgé de 20 ans, ne buvait pas d’alcool, “il n’aimait pas cela, il ne savait même pas ce que c’était d’être ivre”, promet-il. Selon lui, lors de la soirée d’intégration en médecine à laquelle Simon avait participé, les participants auraient été obligés de boire de l’alcool. Dans son message, le père du jeune homme fustige également le fait que des organisateurs "acceptent que l’on injecte de l’alcool (ou d’autres substances) dans la bouche des jeunes étudiants avec des seringues pour perpétuer des traditions”.
Le député du Nord Vincent Ledoux appuie la famille et a décidé d’écrire à la ministre de l’Enseignement supérieur pour l’alerter sur le “bizutage” infligé aux étudiants contre leur gré. “Si l’enquête policière doit déterminer les circonstances du décès de cet étudiant, plusieurs témoignages affirment qu’il s’agirait d’une soirée d’intégration ‘obligée’, où les organisateurs et étudiants en médecine administrent de l’alcool directement via des seringues dans la bouche aux jeunes étudiants”, écrit-il notamment à Frédérique Vidal. Il rappelle également, dans son courrier, que le bizutage, bien que puni par la loi, persiste encore de manière officieuse.
Vincent Ledoux demande donc des données officielles concernant les bizutages et soirées d'intégration. Le député souhaite aussi organiser une concertation avec les représentants des étudiants et des établissements d’enseignement supérieurs, “pour évaluer les dispositifs mis en place actuellement afin que ce type de drame qui dévaste des familles complètes ne se reproduise plus”.
Le chauffeur de la voiture identifié
Du côté de l’enquête, le parquet de Lille a indiqué que le chauffeur Uber, qui avait pris en charge Simon à une sortie de métro le soir du 8 juillet aux alentours de 1h du matin, a pu être identifié. L’appel à témoins reste toutefois en cours. Toute personne ayant des informations sur cette affaire est priée de contacter les autorités au 03 20 19 49 59.
[avec Actu.fr]
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