Deux syndicats de médecins alertent sur le nombre croissant de patients ayant collé des stickers contre le laboratoire israélien Teva sur leur carte vitale, dans le cadre d'un mouvement de boycott anti-israélien. La consultation médicale ne peut être “l’objet de pression”, rappellent-ils. En pleine crise Covid, le SML et la CSMF alertent sur une campagne de boycott à l’encontre de médicaments du laboratoire israélien Teva qui prend de l'ampleur. Des médecins ont, en effet, rapporté que plusieurs de leurs patients avaient décidé de coller sur leur carte vitale un sticker “TEVA, j’en veux pas”. La société Teva, implantée en France et dont le siège social est en Israël, est le leader mondial des médicaments génériques. “Le SML dénonce avec force cette campagne, portée par des associations proches des parties prenantes des conflits au Moyen-Orient, qui vise à développer des postures communautaires de la part de certains patients”, dénonce le syndicat dans un communiqué. “Cela génère des conflits avec leurs médecins, voire des menaces de la part de ces patients, y compris dans les réseaux sociaux”, appuie le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF.
Cette campagne à l’encontre du laboratoire Teva remonte à plusieurs années. En 2016, des militants lyonnais pro-palestiniens avaient appelé à son boycott en se rassemblant devant la plus grande pharmacie de la ville. C’est au cours de cette action qu’ils ont décidé d’interpeller des patients en les incitant à ne pas acheter de médicaments produits par le laboratoire et à placer des autocollants sur leur carte vitale. Une initiative qui, selon le journal Le Progrès, s’inscrit dans le mouvement “BDS” ("boycott, désinvestissement et sanctions"). “La consultation médicale doit se dérouler dans un climat de confiance et de sécurité. Elle ne peut pas faire l'objet d'une pression quelle qu'elle soit, sous quelque forme que ce soit, y compris sur la prescription médicamenteuse, lors du colloque singulier entre le médecin et le patient. La liberté de pensée ou de religion interdit tout prosélytisme ou toute pression politique”, affirme la CSMF dans un communiqué envoyé jeudi 18 mars. De son côté, le SML rappelle que de “telles initiatives ne sont pas compatibles avec les principes de la République”, que “l’antisémitisme n’a pas sa place dans la relation entre le patient et son médecin qui lui prescrit les médicaments nécessaires sans aucune considération religieuse ou politique” et que la “liberté de prescription des médecins” ne peut être “prise en otage”. Le syndicat demande donc au Gouvernement de se saisir du sujet.
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