Pourquoi les Prs Perronne et Raoult vont devoir rendre des comptes à l'Ordre des médecins
Les défenseurs de l'hydroxychloroquine vont devoir rendre des comptes. Le Figaro révèle ce jour que le Pr Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital de Garches (AP-HP), fait l'objet d'une procédure ouverte par le Cnom. Le conseil de l'Ordre, "alerté par les propos tenus dans de nombreux médias par le Pr Christian Perronne, a saisi le conseil départemental de l'Ordre des médecins des Hauts-de-Seine. Il lui a été demandé de se saisir et d'instruire le dossier du Pr Perronne et d'informer le CNOM des suites qui seront données", cite le quotidien.
Assurant la promotion de son ouvrage à charge sur la gestion de la crise sanitaire, Y a-t-il une erreur qu'ils n'ont pas commise, le Pr Perronne a mis en cause ses confrères pour leur refus de prescrire l'hydroxychloroquine. "Il y a eu près de 30.000 morts en France. Si on avait utilisé la chloroquine pour tous, peut-être que 25.000 morts auraient été évités. Quand on compare avec les autres pays qui ont utilisé la chloroquine systématique, c'est évident, ça saute aux yeux", a-t-il déclaré le 17 juin sur BFMTV, avant de pointer les conflits d'intérêts des détracteurs du traitement. "Tout ça a été masqué pour les intérêts de laboratoires pharmaceutiques qui voulaient promouvoir d'autres molécules. Et malheureusement, beaucoup de mes collègues ont touché beaucoup d'argent de ces laboratoires", a-t-il chargé. Des propos déjà tenus la veille sur Sud Radio : le médecin avait affirmé que tous les “opposants à ce traitement sont ‘achetés par l'industrie pharmaceutique’”. Le lendemain, sur CNEWS, l'infectiologue accusait les médecins du CHU de Nantes d'avoir "laissé crever" son beau-frère en refusant de lui prescrire de l'hydroxychloroquine.
Des propos "graves" dénoncés par quatre présidents de sociétés savantes d'infectiologie et par des médecins signataires d'une pétition qui a recueilli 2400 signatures à ce jour.
De son côté, l'AP-HP a saisi ses instances déontologiques. Dans une lettre de saisine datée de mercredi que s'est procurée l'AFP, le directeur général, Martin Hirsch, demande à son collège de déontologie de donner un avis "avant la fin du mois de juillet". La question est de savoir "s'il peut y avoir des manquements à des obligations d'ordre déontologique (...) dans un cas de figure où des propos sont tenus avec l'autorité conférée à une fonction de responsabilité dans un hôpital public universitaire".
En parallèle, L'Obs révèle que le Pr Raoult a été convoqué devant le CDOM des Bouches-du-Rhône le 25 mai pour s'expliquer sur sa communication autour de son protocole. Le code de déontologie stipule en effet que le médecin "doit ne faire état que de données confirmées". Il a également été interrogé sur ses conditions de prescription de l'hydroxychloroquine, régies par la loi, ainsi que sur le respect du consentement des patients dans le cadre de ses recherches cliniques sur le traitement. D'après l'Obs, le célèbre infectiologue marseillais aurait refusé de répondre à ces questions. Dans un entretien à La Provence, Didier Raoult estime que le CDOM l'a convoqué "pour l'empêcher de [s']exprimer".
[avec LeFigaro.fr et Nouvelobs.com et AFP]
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