Selon un sondage Odoxa, le mouvement de grève qui touche les services des urgences depuis trois mois est soutenu par 92 % des Français. C'est encore plus franc chez les professionnels de santé, qui sont 96 % à afficher leur soutien. Les mesures annoncées à la mi-juin par Agnès Buzyn n'auront pas réussi à apaiser la grogne des urgentistes. Démarré à la mi-mars, après une série d'agressions, le mouvement de grève ne cesse de s'intensifier et touche désormais 140 services. Dans leur lutte, les personnels soignants peuvent compter sur un soutien de taille : celui de l'opinion. C'est ce que révèle le baromètre "Carnet de santé" réalisé par Odoxa pour la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH), Le Figaro et France Info. Selon ce sondage dévoilé ce jeudi, 92 % des Français soutienne ce mouvement des urgences qui vise à obtenir "des recrutements et une augmentation des salaires".
Dans le détail, six sondés sur dix (59 %) assurent soutenir "tout à fait" les grévistes, appelés à une nouvelle journée de mobilisation le 2 juillet, 33 % affichant pour leur part un soutien plus modéré. Les professionnels de santé sont encore plus unanimes : 96 % d'entre eux soutiennent la grève des urgences. Et parmi les professionnels hospitaliers, 60 % affirment que la grève des urgences a touché leur établissement. (A ce jour, le collectif Inter-Urgences revendique 149 services en grève.) 20 % des Français se sont rendus aux urgences faute d'alternative À titre illustratif, Egora avait également posé la question à son lectorat, composé pour bonne part de médecins généralistes, entre le 12 et le 26 juin. Sur 161 répondants, 71 % affichaient leur soutien au mouvement de grève des urgences. Pourquoi un soutien si massif aux urgentistes ? Le sondage offre des pistes d'explication. D'abord, parce que les Français (77 %) comme les acteurs de la santé (91 %) sont persuadés que les services des urgences se sont détériorés ces dernières années. Les patients n'hésitent d'ailleurs pas à reconnaître qu'ils sont en partie responsables de cette situation. Alors que les recours injustifiés aux urgences, où les passages ont doublé en 20 ans, sont souvent pointés du doigt, 20 % des personnes interrogées déclarent s'y être déjà rendues parce qu'elles avaient "du mal à obtenir un rendez-vous avec un médecin". Une proportion qui grimpe à 31 % chez les 18-24 ans, 25 % chez les CSP- et 26 % en région parisienne. D'autre part, 15 % des répondants déclarent être allés aux urgences parce qu'ils trouvaient cela "plus pratique et/ou rapide que d'aller chez le médecin", un sur dix invoquant même la dispense des frais. * Enquête réalisée en ligne les 12 et 13 juin auprès d'un échantillon de 997 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus selon la méthode des quotas, et du 7 au 14 juin auprès d'un échantillon de 976 professionnels de santé (dont 911 exerçant à l'hôpital).
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